Après plus de quatre ans à la tête de Bastia, Pierre Savelli est élu, pour la première fois, maire de la ville par les Bastiais. Une vraie victoire personnelle pour celui que nombre de ses administrés, tous ses adversaires, et certains de ses alliés, n'ont longtemps vu que comme un remplaçant.

C'était un soir de janvier 2016, au cours d'un conseil municipal pas vraiment comme les autres. 
Gilles Simeoni prenait dans ses bras Pierre Savelli, après lui avoir passé l'écharpe de maire autour du cou. 

Un cadeau, et un fardeau

Le vainqueur des municipales 2014 mettait le cap vers Ajaccio, le cours Grandval, et le bureau du président de l'exécutif. 
Et il lui fallait un successeur. Un successeur pas désigné par les urnes, mais en coulisses. 

Les négociations avaient été longues. 
Plusieurs noms avaient été évoqués au rond-point Noguès, dont celui de Michel Castellani, challenger le plus sérieux. 
Mais au final c'était Pierre Savelli qui avait été choisi, et adoubé par le conseil municipal. 
A l'époque, Pierre Savelli déclarait à notre micro : 
"Le chef d'orchestre a changé, mais la partition est toujours la même et les musiciens sont toujours les mêmes. Je vais me contenter modestement de prendre la place de chef d'orchestre qui est un virtuose, et j'essaierai de faire de mon mieux"
La tâche n'a pas été des plus simples. 

Cette écharpe transmise par Gilles Simeoni, c'est à la fois un cadeau, et un fardeau. 
Il n'est pas facile de se faire une place, et un nom, lorsque l'on remplace un maire en cours de mandat. 
"Bebert" Calloni, qui avait pris la suite d'Emile Zuccarelli de 1997 à 2000, quand "Milou" avait été nommé ministre de la Fonction Publique par Lionel Jospin, en sait quelque chose. 

Un héritage lourd à porter


D'abord parce que ce n'est pas vous qu'on a élu. 
Et qu'on ne manque pas de vous le faire remarquer à tout bout de champ. 
Ensuite parce que l'on est comparé en permanence à celui que l'on remplace, et que souvent, c'est en sa défaveur. "Savelli, ce n'est pas Gilles", une constatation devenue presqu'un slogan, à Bastia, au cours de la mandature qui s'est achevée hier. 
Enfin, parce qu'il faut en permanence lutter contre l'idée que l'on a été choisi pour inaugurer les chrysanthèmes, alors que c'est votre prédécesseur qui continue de prendre les décisions...Pierre Savelli, durant quatre ans, a été, pour beaucoup, le remplaçant. 
 

Depuis hier soir, ce n'est plus le cas. 
Fort de ses 49,37 % de suffrages en sa faveur, arrachés de haute lutte au terme d'une campagne qui laissera des traces, Pierre Savelli est désormais, vraiment, le maire de Bastia. 
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