Deuxième jour d'audience au procès des 31 personnes suspectées de trafic de drogue après la découverte de 15 kilos de cocaïne en février 2017 à Bastia. Les juges du tribunal correctionnel de Bastia ont interrogé l'épouse de Jean Louis Binvignat, présenté comme le chef du trafic.
« Je suis très choqué que dans ce tribunal, on torture des gens comme ça ». C’est ce qu’a déclaré Jean-Louis Binvignat après l’interrogatoire de son épouse. Bonde, filiforme, la trentenaire s’exprime avec un fort accent ukrainien.
Pendant une heure, le tribunal a multiplié les questions pour savoir si elle était au courant de la provenance des ressources de son mari. Elle est poursuivie pour recel, car pendant trois ans, elle a vécu avec l’argent que Jean-Louis Binvignat lui donnait. Du liquide, 200 euros par mois selon elle, l’argent de la drogue pour les enquêteurs.
« Pour voir une autre femme »
Mais lorsque la présidente l’interroge sur son train de vie, elle répond que pour elle, son mari était commercial et qu’il gagnait de l’argent normalement. « Oui, répond-elle au procureur, il s’absentait souvent, mais je pensais que c’était pour voir une autre femme ».
Lorsque la présidente se retourne vers Jean-Louis Binvignat, il répond : « Je vis comme un solitaire. Je suis travailleur, mais moi depuis que je suis né, il ne m’est jamais arrivé de déclarer quelque chose et de payer des impôts ».
Les auditions se poursuivent ce mardi après-midi.