Les manifestants se sont réunis devant la préfecture de Haute-Corse pour demander un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. En prenant soin de se tenir loin des outrances des débats des dernières semaines.
À Paris, la première manifestation en soutien au peuple palestinien autorisée par la Préfecture de Paris s'est déroulée cet après-midi sous haute surveillance, en raison de craintes d'apologie du terrorisme ou de banderoles antisémites.
Rien de tel à Bastia.
Devant la préfecture de Haute-Corse, une cinquantaine de personnes se sont réunies, à l'appel de la CGT et du Parti Communiste. Et un seul policier, en uniforme, est posté à quelques mètres, l'air pas vraiment inquiet de possibles débordements.
"Halte au massacre"
Les manifestants sont révoltés par la situation à Gaza, en colère, mais pas question ici de céder au manichéisme qui s'est trop souvent emparé des débats.
Michel Stefani, secrétaire régional du PCF, met les choses au clair d'emblée : "ce qui a été commis le 7 octobre dernier par le Hamas est un acte odieux de terrorisme, et ceux qui l'ont commis doivent être sanctionnés. Mais cela ne peut pas se traduire par des actes de vengeance qui coûtent la vie des civils palestiniens comme c'est le cas aujourd'hui, alors que les dirigeants du Hamas sont au chaud, à l'abri, au Qatar. Le message que l'on veut faire passer, nous, c'est halte au massacre".
En allant d'un groupe à l'autre, on constate que les propos sont modérés, même si le soutien à la cause palestine transparaît dans les discussions, et qu'il est évident qu'il est bien antérieur aux frappes israéliennes sur Gaza. "Les horreurs commises par le Hamas sont inexcusables, mais c'est aussi la conséquence de décennies d'occupation, et de colonisation", souffle Andrée, militante de gauche depuis près d'un demi-siècle.
"Cessez-le-feu immédiat"
Charles Casabianca, secrétaire général de la CGT Haute-Corse, insiste sur "l'importance d'arriver à mettre Israeliens et Palestiens autour d'une même table", et sur la nécessité de parvenir à "une reconnaissance des deux pays".
Et pour cela, de l'avis général, il faut que la France se montre plus claire, et plus déterminée, dans sa prise de position.
Les manifestants déplorent que seules une cinquantaine de personnes se soient mobilisées, alors que, selon eux, tout le monde est concerné. Charles Casabianca l'affirme, "la guerre est loin, mais elle peut très bien un jour arriver dans notre pays, on le voit déjà avec les attentats, les tensions... Il faut en parler, et faire entendre notre voix, pour apprendre à vivre en paix".
Les organisateurs l'ont fait savoir, d'autres actions de ce genre devraient avoir lieu prochainement.