Le procès de l'ancien sénateur de Haute-Corse, Joseph Castelli, s'ouvre lundi au tribunal correctionnel de Bastia. L'élu est notamment poursuivi pour trafic d'influence passif. Il avait déjà été condamné en 2018 pour avoir sous-estimé volontairement la valeur de sa résidence principale.
Lundi, l'ancien sénateur de PRG de Haute-Corse est jugé par le tribunal correctionnel de Bastia. La justice le soupçonne d'avoir obtenu des travaux gratuits sur son habitation en échange de l'octroi de marchés publics évalués à 10 millions d'euros.
Dans cette affaire, Joseph Castelli est poursuivi pour trafic d'influence passif, recel de biens provenant d'un délit, blanchiment aggravé et faux en écriture pour des faits allant de 2009 à 2016. Des faits que l'ancien sénateur nie.
À ses côtés, trois autres prévenus, des chefs d'entreprise, sont poursuivi pour corruption active et abus des biens ou du crédit d'une société par un gérant à des fins personnelles.
Déjà condamné en 2018
Le tribunal correctionnel de Bastia a condamné Joseph Castelli une première fois en octobre 2018 à deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende pour avoir sous-estimé volontairement la valeur de sa résidence principale en l'évaluant à 353.000 euros tandis que France Domaines l'estimait à plus d'un million d'euros.
Les entrepreneurs, poursuivis dans ce dossier, sont soupçonnés d'avoir contribué au financement de cette villa et d'avoir, en échange, bénéficié de marchés de travaux publics d'un montant de 10 millions d'euros, avait indiqué au moment de leurs mises en examen en janvier 2016 le procureur de Bastia de l'époque, Nicolas Bessone.
Ces marchés avaient été attribués jusqu'en 2010 par la communauté de communes de Penta-di-Casinca, alors dirigée par Joseph Castelli. Fait rare, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire du sénateur de Haute-Corse en octobre 2015, à sa demande.
Commerçant à la retraite, Joseph Castelli est originaire du village de Penta-di-Casinca. Il y a été élu premier adjoint en 1977. En 1982 il devient maire, fauteuil qu'il occupe jusqu'en 2010, et est élu conseiller général du canton de Vescovato. Entre 2010 et 2014 il a présidé le conseil général de Haute-Corse.
Joseph Castelli est élu à la Haute Assemblée en 2014, mais ne s'est pas représenté en septembre 2020.