Les faits se sont déroulés dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 septembre. Au matin, une patiente du service de gériatrie présentait des blessures importantes. Les causes de ces blessures sont encore inconnues. Une enquête pour "violences volontaires" a été ouverte.
"Voir ma mère défigurée, comme ça, ça me rend fou. Le nez cassé, une balafre à la gorge...Comment ça peut exister, une chose pareille..." Deux jours après les faits, Pierre ne décolère pas. Lui et ses sœurs sont encore sous le choc.
Leur mère, âgée de 90 ans, est une patiente du service de gériatrie de l'hôpital de Falconaja. Et mercredi 20 septembre, lors de la tournée matinale, elle est retrouvée dans son lit avec le nez cassé, et une profonde marque au cou.
Quelqu'un est allé la frapper, en pleine nuit. Et c'est inadmissible !
Marie-Françoise, fille de la victime
Selon la famille de la victime, les médecins n'ont pas fourni d'explication claire à l'état de la dame nonagénaire. "On est dans le flou complet", raconte Marie-Françoise, l'une de ses filles. "Le personnel soignant a évoqué la possibilité d'une chute, puis nous a dit qu'il était tenu au secret médical. Comment ma mère aurait-elle pu chuter ? Elle est hémiplégique, elle est clouée au lit, avec des perfusions et de l'oxygène ! Quelqu'un est allé la frapper, en pleine nuit. Et c'est inadmissible !"
La famille, qui dénonce également le manque de réactivité de l'hôpital, qui n'a découvert la situation qu'au petit matin, a porté plainte au commissariat de Bastia, pour négligence professionnelle et manque de surveillance, ainsi qu'une plainte non nominale pour agression. Le parquet de Bastia, de son côté, a ouvert une enquête pour "violences volontaires".
Chute ou agression ?
Du côté de l'hôpital de Bastia, on se dit très affectés par ce qui est arrivé à la patiente, et on rappelle que l'on tient à apporter tout son soutien à la famille. Christophe Arnould, le directeur du CH, ne nie pas que de nombreuses zones d'ombre subsistent : "on espère que la police, que nous avons prévenue dès que nous avons constaté les blessures, nous aidera à y voir plus clair".
Il confirme qu'une chute, malgré la situation de la patiente, est tout à fait envisageable, mais qu'une agression est possible, et que les services auraient "quelques suspicions". Afin de ne prendre aucun risque, Christophe Arnould assure avoir "pris des mesures pour sécuriser l'endroit".
Les personnels qui effectuaient les rondes de nuit sont exemplaires
Christophe Arnould, CH de Bastia
En ce qui concerne une possible "négligence", la direction n'accepte pas que l'on puisse questionner le professionnalisme des équipes de nuit : "nous nous sommes renseignés, nous effectuons une enquête interne, et nous pouvons affirmer que les personnels qui effectuaient les rondes de nuit sont exemplaires. Le dernier passage a eu lieu une demi-heure à peine avant que l'on trouve la patiente dans cet état".
La CGT et le STC, contactés par nos soins, ont refusé de prendre la parole, "en l'absence d'éléments sur l'affaire en question".