Mercredi le Parti communiste a annoncé se retirer du second tour des municipales à Bastia. Michel Stefani, secrétaire régional du parti en Corse, explique ses motivations.
Les communistes se retirent de la campagne et appellent au boycott du second tour de l’élection municipale à Bastia, prévue le 28 juin prochain. La consigne pour leurs électeurs ? Le vote blanc, voir l’abstention.
Conférence de presse des communistes à Bastia « jean Zuccarelli nous a trahi l union de la gauche et de la droite est une pantalonnade» affirme Michel Stefani qui appelle son électorat à s’abstenir ou à voter blanc au 2nd tour. @FTViaStella #Bastia pic.twitter.com/S4HN6k9c6t
— Frédéric Danesi (@Fred_Danesi) June 3, 2020
Le secrétaire régional du parti communiste, Michel Stefani, estime avoir été trahi par son allié historique, Jean Zuccarelli, dorénavant à la troisième place de la liste d'union de l’opposition « Unione per Bastia » menée par Jean-Sébastien de Casalta. Il répond à nos questions.
- Pourquoi avez-vous quitté la démarche de l’union ?
Michel Stefani : Nous sommes sortis des discussions jeudi dernier lorsque la question du premier adjoint a été abordée. Lors du premier tour, deux listes ont dépassé la barre des 10 %, celles menées par Jean-Sébastien de Casalta et Jean Zuccarelli. À elles seules elles rassemblaient près de 34 % des voix.
Jeudi, deux personnes étaient candidates au siège de 1er adjoint : Jean-Martin Mondoloni et François Tatti. Avec ces deux noms, on voyait bien que les résultats du premier tour n’étaient pas pris en compte, que cette réflexion se basait sur un autre aspect politique. Pour nous, le 1er adjoint représente un affichage politique majeur, là, on dit faire une politique de gauche avec un premier adjoint à droite.
- Donc l’accord passé entre les trois candidats peut donner le siège de premier adjoint à François Tatti ?
M.S : C’est un véritable jeu des chaises musicales. La répartition des responsabilités prévue jeudi dernier revient à tromper les électeurs ce qui ne nous convient pas.
Par exemple, si Jean-Martin Mondoloni obtient le siège de premier adjoint et qu’il accède plus tard à la région ou à l’exécutif, le poste sera donné à François Tatti. Ou encore si le poste de premier adjoint est donné à Jean Zuccarelli et qu’il obtient la présidence de la communauté d’agglomération de Bastia (Cab), même si je doute qu’il puisse y arriver, alors le premier adjoint sera Jean-Martin Mondoloni.
- Pourquoi Jean Zuccarelli a accepté de briser cette alliance avec les communistes, vieille de 50 ans ?
M.S. : Jean Zuccarelli a considéré qu’il pouvait se passer de nous, comme les autres d’ailleurs. C’est une véritable recomposition politique qui se met en place pour les élections régionales.
- Emile Zuccarelli vous a-t-il contacté ? Valide-t-il cet accord ?
M.S. : Non je n’ai aucun contact avec qui que ce soit depuis dimanche.
- Quel message adressez-vous aux Bastais pour ce second tour ?
M.S. : Je pense que les Bastiais peuvent mesurer ce que l’absence des communistes produira. Les communistes se sont toujours battus pour les affaires sociales, la solidarité, la culture. Nous avons marqué la vie politique bastiaise pendant des années.
Mais nous ne serons pas absents du débat nous veillerons à ce qu’il se passe à la Cab et au Conseil municipal pour les intérêts des administrés. Ce n’est pas la première crise que le Parti communiste traverse en un siècle d’existence, et il survivra à cet épisode malheureux et lamentable de la vie politique bastiaise. Nous allons continuer à occuper le terrain et à aider ceux qui en ont besoin encore plus après cette crise sanitaire qui est un vrai tsunami social.
Réaction de Jean Zuccarelli au retrait des communistes
Jean Zuccarelli a réagi à l’absence des communistes au second tour des municipales à Bastia dans un communiqué. Il indique être « attristé » par cette décision qui « fait table rase des décennies d’amitié et d’alliance loyales entre nos sensibilités. »
Lire le communiqué de Jean Zuccarelli
Il ajoute : « On ne peut sceller une union avec quelque partenaire que ce soit sans lui accorder reconnaissance et juste représentation. La place faite à Jean-Martin Mondoloni résulte d’une négociation sérieuse et, au final, équilibrée. Que le PCF la juge trop importante et se retire finalement d’un accord où toute sa place lui était faite dans le projet comme dans la gouvernance, relève de sa liberté et je la respecte. Même si je la regrette profondément. »
Le second tour des municipales à Bastia se tiendra le 28 juin prochain.