Municipales à Bastia : De Casalta mènera la liste Unione per Bastia

Jean-Sébastien de Casalta a déposé, ce matin, la liste qu'il mènera pour le second tour bastiais, au côté de Jean Zuccarelli et Jean-Martin Mondoloni. Et sans les communistes, alliés historiques de la famille Zuccarelli, qui désapprouvent cette union.  

Ca a été long.
Habituellement, c'est deux jours après le premier tour que les listes sont déposées, et que les électeurs savent pour qui ils pourront voter au second tour. 

Cette année, il a fallu attendre deux mois et demi. 
Mais désormais, les bastiaises et les bastiais connaissent les noms des candidats qui brigueront, le 28 juin prochain, le siège de maire de la ville. 
 


Une union délicate

Pour Pierre Savelli, cela ne faisait guère de doute. 
Et pour Julien Morganti non plus. 
 

Désormais, on connaît l'ensemble du casting.

Jean Zuccarelli et Jean-Martin Mondoloni ont rejoint sa liste. 
Ils sont parvenu, dimanche 31 mai, à un accord.

Et ont déposé leur liste ce mardi 2 juin en préfecture à Bastia. 

 
 

"Tous contre Savelli", ou presque

Ce n'est guère une surprise. 
Dès le début de la campagne, l'été dernier, le bruit courait. 
Des tractations, en coulisses, avaient lieu pour préparer une union de l'opposition, et faire tomber la mairie nationaliste. 

Mais ça a été plus difficile que prévu. 
 

D'abord, le "tous contre Savelli" ne se fait pas avec tous. 
Julien Morganti a très vite pris ses distances avec les autres leaders de l'opposition.

Samedi dernier, par un tweet, il officialisait sa candidature d'un "Ne ratons pas l'occasion qui nous est donnée d’offrir à Bastia une alternative saine. 
Le 28 juin, entre des incompétents et des revanchards, il y a un autre choix pour Bastia".

 
Ensuite, les négociations, entre les trois candidats restants ne se sont pas faites sans mal. 
 

Difficile de contenter tout le monde

Y participaient des sensibilités de droite, de gauche, et d'extrême gauche...
Alors quand il a fallu répartir les places en cas de victoire, les dents ont grincé. 
D'abord parce qu'il y a beaucoup d'ambitions à satisfaire, et peu de postes à pourvoir.
Et ensuite parce qu'on imagine que les communistes, par exemple, étaient moyennement emballés à l'idée de gouverner avec la droite de Jean-Martin Mondoloni... 
 

Enfin, il y a les inimitiés, certaines, entre le camp de Jean Zuccarelli, et celui de Jean-Sébastien de Casalta, qui compte dans ses rangs François Tatti, et d'anciens proches d'Emile Zuccarelli...
Amis avant-hier, ennemis hier, de nouveau amis demain ? 
Ca ne va pas être simple.

Malgré ces préventions, les trois candidats, après des tractations serrées, et des garanties exigées, sont parvenus à un accord. 

On s'acheminera, en cas de victoire, vers la répartition suivante :
Jean-Sébastien de Casalta maire, Jean-Martin Mondoloni 1er adjoint, et Jean Zuccarelli président de la CAB.
Le mystère demeure sur le rôle de François Tatti, soutien particulièrement actif de Jean-Sébastien de Casalta lors de cette campagne...

Parmi les 10 premiers noms de la liste, qui s'appellera, CQFD, Unione per Bastia, on retrouve 5 personnes issues de la liste de Casalta, 3 de celle de Zuccarelli, et 2 de celle de Mondoloni.
 
 

Ce sera sans les communistes 

Il devrait donc y avoir trois noms, le 28 juin prochain, sur les bulletins de vote bastiais.
  • Pierre Savelli
  • Jean-Sébastien de Casalta
  • Julien Morganti
Mais pour certains, la pilule est amère. 
Et plusieurs colistiers ont fait connaître leur désaccord avec cette union. 

Les communistes, alliés historiques du camp Zuccarelli, et présents en nombre sur la liste de Jean Zuccarelli, (En bonne place, à l'image de Toussainte Devoti, deuxième), se seraient même retirés de la course. 

Ils ont fait savoir qu'ils officialiseraient leur position demain. 
S'ils confirment nos informations, comme on s'y attend, ce sera la première fois depuis la Libération que les communistes seront absents du Conseil municipal...

Chez les colistiers de Jean-Martin Mondoloni également, l'union est loin d'avoir recueilli l'assentiment général.
Mais ce camps, on veut voir plus loin que la municipale bastiaise. 

Les piliers de la droite insulaire, de Bastia à Ajaccio, pensent déjà aux Territoriales. 
Et estiment qu'une défaite des nationalistes à Bastia affaiblirait considérablement la majorité aux affaires à l'Assemblée de Corse...

Seulement voilà, 2021, c'est une chose. 
Mais avant, il y a le 28 juin. 
Et on peut aisément imaginer qu'au plan local, les réticences de certains, et plus encore, les désistements, ne favorisent pas vraiment la dynamique et la cohérence nécessaires à une union... 
 


Triangulaire

Jean-Sébastien de Casalta, Jean Zuccarelli et Jean-Martin Mondoloni, à eux trois, ont totalisé 43 % des suffrages au premier tour.
Sans l'apport des voix de Julien Morganti, qui leur promettait la majorité, le combat s'il semble plus rude, demeure mathématiquement jouable.
D'autant que Pierre Savelli (30,2 %) n'a pas réussi à obtenir le soutien des deux autres candidats nationalistes en lice au premier tour, Eric Simoni (5,93 %) et Paul-Félix Benedetti (6,29 %)

Mais les projections mathématiques ne font pas nécessairement les élections. 

Reste en effet à découvrir de quelle manière le caractère composite de l'union atour de Jean-Sébastien de Casalta sera perçu par les électeurs. 

Ceux qui ont voté pour de Jean-Sébastien de Casalta, Jean-Martin Mondoloni et Jean Zuccarelli.
Mais aussi les asbstentionnistes du premier tour. 
Très nombreux, plus de 55 %.
 


Une bonne partie pourrait se déplacer cette fois-ci. 
D'abord parce que, selon l'expression consacrée, Bastia est une ville de second tour. 
Et puis parce que la crainte du Covid-19, on le constate tous les jours dans la rue, a sensiblement diminué. 

Leurs suffrages pèseront pour beaucoup dans la balance...

Jean-Sébastien de Casalta sait que le reproche d'une alliance hétéroclite, au cours des semaines à venir, lui sera souvent fait. 

Mais la réponse est toute prête.
En 2014, c'est une alliance au moins aussi composite qui avait porté les nationalistes au pouvoir...


 
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