Biguglia : la construction du centre Charles Rocchi a connu des "dérives", selon la Chambre Régionale des Comptes

Dans son rapport sur la situation financière de la commune de Biguglia, la Chambre Régionale des Comptes pointe du doigt les nombreuses dérives qui ont entâché la construction du centre culturel Charles Rocchi, un projet vieux de 18 ans.

Ce lundi, la Chambre Régionale des Comptes de Corse a rendu publiques les conclusions de son rapport sur la situation financière de la commune de Biguglia, et sur la construction et l’exploitation du centre culturel Charles Rocchi, inauguré en janvier 2015.

Sur ce dernier point, le constat est sans appel : pour la Chambre, la construction et la gestion de l'édifice ont subi « de nombreux désordres et enregistré des dérapages financiers. » Retard dans la réalisation, non réception de travaux et malfaçons ont ainsi entravé ce projet vieux de 18 ans.

La construction d'un "palais des congrès" à Biguglia avait été évoquée pour la première fois dans une délibération datée de juin 1997.
 

D’une superficie de 2 800 m², comprenant une salle de spectacles de 600 places dotée d’une scène de 250 m² et plusieurs salles d’activités musicales et sportives, l'édifice avait été inauguré en janvier 2015, mais l'ouverture au public de la médiathèque avait dû attendre février 2018 à cause d'un manque de fonds documentaires et d'outils informatiques.

Entre temps, le prix des travaux a atteint plus de 8 millions d'euros, soit 2,29 millions d'euros de plus que le budget initialement alloué à la construction du complexe.

Après avoir intégré des dépenses "annexes mais nécessaires", telles que les frais d’études, de mise en place d'un système de sécurité et d’incendie ou encore d'aménagement de la médiathèque, la Chambre Régionale des Comptes estime la facture réglée par la commune à plus de 10,3 millions d'euros, soit près de 77% de plus qu’au moment du lancement du projet et 28 % de plus que l’estimation du maître d’oeuvre au stade de l’avant-projet.

Pour la CRC, l'exploitation de l'édifice laisse également à désirer : si l'espace culturel était initialement géré par une entreprise privée par voie de marché de prestations de service, à laquelle la ville a réglée près de 269 000 € pour la saison 2014/2015 émaillée de spectacles annulés, la commune a repris dès 2015 l'administration du lieu en régie directe. 

Et là encore, la bât blesse : "l’organisation mise en place ne répond pas aux obligations réglementaires, notamment en matière d’autonomie financière, et souffre d’un manque de suivi d’activités et de rendus comptes formalisés, même si plusieurs outils ont été développés en 2019-2020"peut-on lire dans le rapport.

 

Un équilibre financier retrouvé

Dans son rapport, la Chambre salue cependant l'équilibre financier retrouvé par la commune et sa situation de trésorerie "plus que confortable". Après avoir connu une situation financière difficile entre 2014 et 2017, impactée par la construction du centre culturel et de son complexe scolaire, la commune de Biguglia n'avait pas été en mesure de financer le remboursement de la dette et avait été contrainte à un arrêt "brutal" des autres programmes d'investissements, tels que les travaux d’entretien des voiries.

Mais en 2018, Biguglia a renoué avec l'équilibre financier grâce au "dynamisme" des recettes fiscales et des compensations et péréquations versées par l’État. Une tendance de bon augure pour la suite.
 
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