La demande de suspension de peine de Tommy Recco, plus vieux détenu français, a été refusée ce jeudi 4 novembre par la cour d'appel de Bastia. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1983 pour deux triples meurtres, l'octogénaire est incarcéré au centre pénitentiaire de Borgo.
La demande de suspension de peine pour raison médicale de Joseph-Thomas dit "Tommy" Recco, le plus vieux détenu de France à 87 ans, a été rejetée ce jeudi 4 novembre par le tribunal d'application des peines de Bastia.
Il s'agit de la vingt-et-unième demande de libération conditionnelle de l'ocotogénaire rejetée par la justice. Condamné en 1983 à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux triples meurtres, et détenu au centre pénitentiaire de Borgo, l'octogénaire justifiait sa requête par des raisons médicales et son âge avancé.
En juillet 2020, la chambre d'application des peines de la Cour d'appel de Bastia avait déjà rejeté une précédente rêquete en suspension de peine. La même année, un rapport médical avait conclu à une compatibilité entre son état de santé et son maintien en détention.
En dépit de l'âge du détenu, la justice considère que le risque de récidive demeure présent, au regard du très lourd passé de M.Recco. "Je ne suis pas étonné, même si je suis déçu", a réagi Me Alain Lhote, un de ses deux avocats. "Les contraintes légales sont insurmontables. Il faut que trois experts considèrent que votre état de santé est incompatible avec la détention ce qui n'est malheureusement pas le cas."
Les conseils de Joseph-Thomas Recco ont indiqué leur intention de porter le dossier auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme. "Elle appréciera si un homme peut rester aussi longtemps détenu sans qu'à un moment donné se pose la question du sens de la peine."
Condamné pour deux triples meurtres
Les parties civiles ont de leur côté exprimé leur "soulagement". "À chaque nouvelle demande, la douleur est ravivée, assure Me Linda Piperi. Les parties civiles veulent que M.Recco effectue sa peine jusqu'au bout."
L'octogénaire avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 1983 par la cour d'assises du Var à Draguignan pour deux triples meurtres qu'il a toujours niés : celui de trois caissières d'un supermarché de Béziers (Hérault) le 22 décembre 1979, et celui d'une fillette, de son père et d'un de leurs voisins, commis à Carqueiranne (Var) le 18 janvier 1980.
En 1962, il avait déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de son parrain, sa peine avait été commuée en vingt années de réclusion criminelle. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 1977.