C'est un nouveau souhait formulé par les indépendantistes corses : la création d'un front de décolonisation. Pour leur rassemblement aux Ghjurnate internaziunale de Corte, le parti Nazione souhaite inscrire la Corse sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU.
Les Ghjurnate internaziunale s’achèvent, ce dimanche 4 août, avec de nouvelles revendications de la part des indépendantistes. Parmi elles : la demande d’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Ce dimanche soir, Nazione organisait pour la première fois une rencontre sur ce sujet. Une réunion était organisée, dès 17 heures, avec les partis indépendantistes d’outre-mer, comme ceux de la Guyane, de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Nouvelle-Calédonie.
"La décolonisation n’a jamais eu lieu", assure Jean-Christophe Castor, député de Guyane (Gauche Démocrate et Républicaine). "Il faut revenir à une situation normale. Tous les critères d’une colonie, nous les avons encore sur nos territoires. En Guyane, 95% des terres sont gérées par l’Etat. Nous n’avons pas accès à nos ressources halieutiques, nos forêts".
Le colonialisme est toujours présent en Corse. Il n’y a pas besoin d’être à l’autre bout du monde.
Petr’Anto Tomasi, porte-parole de Nazione
Même si la Corse n’a pas subi l’esclavage, et se situe non loin de la métropole, sa situation répond aux critères de colonialisme selon Nazione. Petr’Anto Tomasi, le porte-parole, affirme que "le colonialisme n’est pas une question lointaine. En droit international, on dit que l‘un des critères, c’est la théorie de l’eau salée".
"Il faut que le territoire soit séparé d’un bras de mer. Le colonialisme est toujours présent en Corse. Il n’y a pas besoin d’être à l’autre bout du monde".
L'objectif désormais, convaincre tous les partis indépendantistes de l’île, comme l’explique Jean-Guy Talamoni, ancien président de l’Assemblée de Corse :
Pour rappel, une dizaine de délégations de peuples en lutte ont participé à ces échanges ce week-end. Une 42e édition marquée par ces débats sur l'autodétermination et la décolonisation.
Plus récemment, c’est la situation en Nouvelle-Calédonie qui a été abordée. Mickaël Forrest, ministre des Affaires étrangères Kanaky, est notamment revenu sur le dégel du corps électoral décidé par le gouvernement. Des kanaks jusqu'aux corses, certains espèrent un jour l'autonomie de leur territoire.