Le PNC s'est réuni, ce dimanche 23 janvier, en assemblée générale à Corte. La première depuis les élections territoriales. L'occasion de réaffirmer la ligne politique au sein d'un paysage politique redessiné, mais aussi de redéfinir les instances du parti.
Pour le PNC, l'enjeu était de taille. L'objectif : parvenir à réunir les siens après l'échec des dernières élections territoriales. Ce dimanche 23 janvier, près de 350 personnes se sont réunies à Corte pour une première assemblée générale depuis que le parti autonomiste siège dans l'opposition à l'Assemblée de Corse.
Un rassemblement qui se veut comme le premier acte d'une refondation. "Quand on parle de redéfinition des fondamentaux, c'est aussi, à la fois, une rencontre. Le nationalisme corse a besoin de se ressourcer, de se renouveler. D'autant qu'aujourd'hui, historiquement, il est à la fois dans une majorité et dans une opposition, ce qui n'est jamais arrivé par le passé. Notre combat est de relancer le vieux débat de la nation", explique le conseiller territorial PNC à l'Assemblée de Corse.
Et pour se faire le PNC dévoile sa stratégie qui se résume en "cinq grandes idées".
- Réaffirmer le sens du combat.
- Opérer un aggiornamento. "Ceux qui ont choisi la fracture portent désormais une immense responsabilité et par là même, font courir le risque d'un échec de la démarche engagée depuis plus de 50 ans. À l'aune d'une situation dommageable, nous devons aujourd'hui proposer une alternative. Une mutation fondamentale, réclamée dès 2019 par notre base militante, doit nous porter vers l'élaboration d'un projet fédérateur. […] À l'évidence, le règlement d'un conflit de 50 ans ne saurait se résumer à des tables rondes entre 'interlocuteurs privilégiés' sans rendre enfin la 'parole' au peuple corse", écrit le PNC dans un communiqué.
- Construire une convergence nationale. "Le rôle et le fonctionnement de l'Assemblée de Corse ne correspondent plus aux véritables attentes. Dans les prochaines semaines, notre parti prendra l'initiative de rencontrer les composantes du Mouvement national s'inscrivant dans une même stratégie, qu'elles soient syndicales, associatives, consulaires ou politiques."
- Déployer une stratégie européenne. "Le PNC doit désormais accentuer sa présence, y compris de façon indépendante, sur la scène européenne, voire internationale. L'autonomie politique, en vertu du droit à l'autodétermination, est la règle pour la quasi-totalité des territoires insulaires et nations sans état. Elle doit être négociée et non octroyée, dans le cadre d'une large mobilisation et d'un processus ouvert, dont les derniers exemples remontent aux accords de Matignon du début des années 2000."
- Enraciner une démarche militante.
Place à la jeunesse
Dans les instances du parti, place a été faite à la jeunesse. Du sang neuf pour un nouveau départ. L'enjeu : rebâtir un parti plus proche des élus et des militants. "Intégrer les jeunes à nos discussions pour amener un petit peu de fraîcheur à une vision nouvelle sur les travaux du parti et les débats de fond qui viseront à rédiger et à proposer un véritable projet de société pour les 20 et 30 prochaines années et de facto ces années seront construite par la jeunesse qui compose le PNC aujourd'hui", précise Pascal Zagnoli, nouveau membre du Cunsigliu Naziunale du PNC.
À l'aube de ses 20 ans, le PNC, plus ancien parti nationaliste en activité, doit opérer sa mue dans un contexte politique nouveau. Les militants l'ont acté ce dimanche en adoptant à l'unanimité la motion d'orientation générale.
Dans le même temps, le maire de Porto-Vecchio et président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse a été réélu secrétaire national du PNC. Il a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.