Le projet « Manu è Ciarbellu », initié par la fondation de l’université de Corse, cherche à associer savoir-faire traditionnel et innovation. Le principe : réunir un ébéniste et une designer pour les amener à produire ensemble des objets alliant élégance et modernité.
« Manu è Ciarbellu » est une série de workshop entre un artisan et un designer à l’université de Corte. Ce jour-là, le bois est sculpté délicatement.
Mais pour certains, travailler avec minutie est difficile. « On essaye de faire une toupie et c’est super compliqué et super dur. Il y a plein de petits gestes à faire simultanément : avancer, pousser, gérer l’outil », explique une participante.
À travers ces ateliers, Damien Duval partage son savoir-faire, sa technique locale du bois. Son objectif : expliquer le métier d'artisan d'un côté, et raconter l'histoire et la richesse du matériel de l'autre.
« Il y a des gens qui découvrent le bois. Ils ne se rendent pas vraiment compte de toutes les possibilités qu’on a avec le bois. On peut très bien construire un chalet, fabriquer un meuble, des bateaux. On peut quasiment tout faire au niveau de la construction. On est sur des métiers de tradition et des métiers qui ont tendance à se perdre un peu aussi. C’est bien de pouvoir redonner un élan à ces métiers qui sont à bout de souffle », explique l’artisan.
Approche futuriste
Chaque jour, Damien est accompagné d’une designer afin d’apporter une approche futuriste au savoir-faire traditionnel en associant le bois à des machines numériques et technologiques.
« Ce sont des métiers qui se chevauchent. Le designer est pragmatique parce qu’il va maquetter, mais il ne finit pas lui-même avec ses mains un objet. L’artisan le finit et il a un savoir très pointu sur une technique », précise Jeanne Riot, designer.
Un dialogue entre la main et l'esprit pour une production commune : la toupie, symbole historique de la création artisanale du bois.