Dans ce lieu reculé, considéré comme un désert médical, les 5 communes de la vallée ont finalement réussi à faire venir un généraliste après 8 mois de recherche. Il était temps pour les 800 habitants qui devaient aller jusqu'à Corte pour consulter.
Ils ont quitté le bout du monde pour la vallée du Niolu. Le nouveau médecin de Calacuccia a fait le voyage depuis la Polynésie avec sa famille. Et les villages reculés de Haute-Corse ne lui font pas peur. « J’ai fait de l’humanitaire pendant 20 ans. Donc les soucis en zone isolée où je me retrouvais le seul médecin ne m’ont jamais gêné. Surtout que ça c’est la vraie médecine », estime-t-il.
Après huit mois de recherche, les communes du Niolu ont déployé les grands moyens. Elles financent le cabinet et le matériel ces trois prochaines années, un coût de près de 20 000 euros par an.
« On est une zone reculée »
À cela s’ajoute des aides de l’État, 50 000 euros d’installation et une exonération d’impôts pendant cinq ans. « C’est un sacrifice important mais obligatoire. On ne peut pas laisser la vallée du Niolu dans un désert médical. On est une zone défavorisée, on est une zone reculée, c’est une zone de haute montagne.
C’est la réalité dans toute sa splendeur. Ce n’est pas évident de trouver quelqu’un qui veuille venir s’installer ici, parce que l’hiver c’est morne plaine », explique Jean-François Pucini, premier adjoint au maire de Calacuccia.
Chaque après-midi le médecin part en tournée, une présence indispensable pour maintenir la population dans les campagnes. Sans lui, à 94 ans, Marie-Joséphine Grimaldi aurait dû quitter son village natal.
Attirer des jeunes, reste le défi des zones rurales. Sans formation de comptabilité et sans travail pour les conjoints, le pas est difficile à sauter. Serge Billard promet d’aider son successeur. Et à 61 ans, il espère une jeune relève dans une dizaine d’années.