Dernier défi de Thierry Corbalan : le dauphin corse est arrivé à Mandelieu après 180 km de nage

Il a commencé sa traversée de la Méditerranée, depuis Calvi jusqu'à Mandelieu, lundi entouré de ses proches et de son équipe. Thierry Corbalan, 61 ans, surnommé le "dauphin corse" a terminé son 14e défi, ce dimanche 20 septembre. Amputé des deux bras, il utilise une monopalme pour nager.

Thierry Corbalan est arrivé à Mandelieu-la-Napoule à 12 h 22 après 180 km de nage. « J’ai fini là où tout a commencé. La boucle est bouclée », livre le dauphin corse. 

Pour son 14e et dernier défi, il est parti de Calvi le 14 septembre dernier et a nagé, en moyenne, neuf heures par jour. « Mon corps est fatigué, mais pour le moment, je ne ressens pas grand-chose, je suis encore sur les nerfs », explique-t-il. 

Un défi symbolique, ponctué de lieux et de dates marquantes. « Il fallait absolument que j’arrive le 20 septembre, pour l’anniversaire de mon ami qui m’a sauvé la vie », confie Thierry Corbalan. 
 

S’il envisageait cette traversée depuis plusieurs années, par respect pour son épouse Patricia, « très angoissée à chacun de mes gros défis », il repoussait son organisation. 

Durant ces six jours de nage, Patricia s’est sentie… «Stressée ». « C’était l’inconnu, il n’avait jamais nagé aussi longtemps. Et puis au début, il était un peu malade et les conditions étaient défavorables », témoigne-t-elle. 

Ce dimanche, elle se décrit comme « une véritable pile électrique ». Elle a dû gérer les bateaux où ont embarqué les proches pour rejoindre Thierry Corbalan sur les derniers mètres de nage, les médias. « Ça a été l’horreur, mais il y a aussi eu des moments de très grande intensité, j’ai été plusieurs fois émue aux larmes surtout quand on a rejoint les 200 personnes qui étaient sur la plage », continue-t-elle. 

Le dauphin corse le promet, cette traversée était bien son dernier défi sportif personnel. « Je vais passer à autre chose, raconter mon histoire différemment, notamment en participant à des conférences », précise-t-il.
 
Un autre challenge l’attend déjà en octobre, littéraire cette fois, avec la sortie de son livre. 

Cinquième jour, de bonnes nouvelles

De bonnes nouvelles du "dauphin corse" : Thierry Corbalan enregistre ce samedi 19 septembre une "très belle progression avec un courant favorable" assure le fil WhatsApp de "l'Odyssée du dauphin". Désormais à 12km de l'arrivée, il se dit "ému". "J'attends ce moment avec impatience. De plus en plus que je vais me rapprocher, l'émotion va arriver".Thierry Corbalan va désormais passer la nuit au sud des îles de Lerins. Arrivée prévue à midi, demain, dimanche 20 septembre, à Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes.

"Hors de question d'arriver avant : je sais qu'il y a des gens qui seront là pour m'attendre, des personnes qui von venir de loin, même venues en avion. Je ferai tout pour arriver à l'heure prévue."

Quatrième jour, le moral est bon

La traversée du dauphin corse progresse bien, indique ce vendredi 18 septembre la page Facebook L’Odyssée du Dauphin. "Il avance bien et mieux, des plages horaires de nage entre 2 et 3h et des temps de repos/alimentation de 1/2 h et 1h de pause à 13h". 

Thierry Corbalan profite des soins qui lui sont apportés par le kiné de l'équipe. "Les bobos aux pieds sont bien soignés par Laurent Utrera et vont à peu près bien ....vive le miel". Il est un peu gêné par son masque mais bon, il s'adapte".

Thierry Corbalan rattrape à chaque session un peu temps perdu des deux premiers jours. Les deux tiers du parcours sont désormais nagés. Une balise est disponible via ce lien pour suivre la progression de Thierry en temps réel.

Dans le rythme pour tenir le défi

Mercredi soir, les nouvelles tombent sur le fil WhatsApp de "l'Odyssée du Dauphin". Elles sont rassurantes. "Ça va beaucoup mieux pour Thierry", écrit sa femme Patricia. 

Avec quelques ampoules aux pieds, Thierry Corbalan poursuit sa traversée soigné par son cousin et le kiné de l'équipe. Le nageur a récupéré de son mal de mer (voir plus bas).

70 km ont été parcourus, un peu plus du tiers du parcours. "Il rattrape tous les jours le retard, ça devrait le faire, explique Patricia. Christophe (son préparateur, ndlr) lui a dit qu'il avait bien nagé relâché aujourd'hui."

Troisième jour, la fatigue s'installe

Troisième jour de défi, mercredi 16 septembre. Les choses se compliquent pour le nageur handisport. Thierry Corbalan explique avoir souffert du mal de mer dans les premières heures de nage, rapporte sa femme Patricia.

"Thierry est fatigué en raison du mal de mer d'avant-hier, il a du mal à reprendre des forces. La mer n'est pas trop sympa avec lui, il y a une houle de côté".  

Le sportif reste très entouré et soutenu, précise Patricia Corbalan. "Toute la team va bien, ils sont aux petits soins pour lui. On lui envoie pleins de bonnes ondes!"

Deuxième jour, une mer difficile

Au matin du deuxième jour, Thierry Corbalan avait avalé dans les 14 kilomètres, indiquait mardi un accompagnateur sur le catamaran qui suit le nageur. 

"On s’apprête à manger une petite salade de tomates et Thierry ne devrait pas tarder", a expliqué François peu avant midi. Chaque jour, Thierry Corbalan regagne le bord pour y déjeuner avant de retourner à l'eau jusqu'au soir. 

"Les conditions sont bonnes avec un petit mètre de creux, un peu de clapot, 15 km/h de vent et 24°C. L’ambiance est bonne à bord".

Lundi 14 septembre, jour de départ

Sur le port de plaisance de Calvi, il y avait un peu de monde ce lundi midi pour encourager Thierry Corbalan et lui dire au revoir ; des proches surtout, son équipe et puis sa femme Patricia.

Un couple d'amis est même venu de Marseille, invité par son entraîneur, lui faire la surprise. Il en était particulièrement ému. 

Peu après midi, le "dauphin corse" s'est jeté à l'eau - avec sa monopalme - pour son 14ème défi sportif et psychologique. 
 

Un défi symbolique 

Un défi dont les dates et les lieux sont symboliques. À la nage, il va traverser la Méditerranée depuis la Corse jusqu'à Mandelieu-La-Napoule dans les Alpes-Maritimes.

C'est là-bas, en 1988, qu'un grave accident lui a coûté ses deux bras brulés puis amputés ; il pêchait près d'une voie de chemin fer quand sa ligne s'est enroulée autour d'un caténaire.

Il devrait arriver sur le continent dans quelques jours, le 20 septembre, pour marquer la date d'anniversaire de son ami Denis, présent ce jour-là et qui l'a sauvé. 

S'il arrive avant près de Mandelieu, il fera des ronds dans l'eau en attendant que le temps passe,

plaisante sa femme, Patricia Corbalan

Une décennie d'exploits

Au total, cet ancien policier et champion de judo - avant l'accident -, doit parcourir 180 km à la nage. 

En septembre 2018 déjà, il avait relié Bastia depuis l'ile de Monte Cristo en 26h de natation non stop pour parcourir 80 km.

Depuis plus de dix ans maintenant, il enchaîne les challenges sportifs et veut prouver que son handicap ne le ralentit pas, ne le limite pas. 

J'étais pressé de partir ce matin, j'avais les nageoires qui frétillaient, l'envie d'être dans le grand bain.

Thierry Corbalan

Cette fois-ci encore, on peut le suivre en temps réel sur la page internet de son association "Le dauphin corse" qu'il a créée en 2012 pour ses exploits.

Un entraînement intensif 

"Je m'entraîne tous les jours, toute l'année mais là les quatre derniers mois j'ai intensifié", précise Thierry : à cause du Covid il n'a repris l'entraînement qu'en mai.

Pour l'accompagner dans cette traversée, un catamaran le suit de près avec notamment son kinésithérapeute ainsi que deux kayakistes. 

Sa femme, elle, prendra l'avion pour le rejoindre. Le rendez-vous est fixé pour l'arrivée ce dimanche à Mandelieu.

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