En Corse comme à Paris, la décision d'Emmanuel Macron a précipité les choses, et oblige les partis politiques à se positionner dans l'urgence. Hier soir, Femu a Corsica et Core in Fronte sont sortis du silence, et appellent à faire front commun aux Législatives.
Femu a Corsica et Core in Fronte s'étaient bien gardés de donner des consignes de vote claires à l'occasion de la campagne des Européennes, qui s'est soldée par une victoire sans appel du Rassemblement national dans le pays, une victoire plus spectaculaire encore en Corse...
Il n'a pas fallu longtemps pour qu'ils fassent entendre leur voix à la suite de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.
"Grandes incertitudes"'
Le parti de Gilles Simeoni y voit une conséquence évidente : "le processus de négociation engagé depuis mars 2022 avec le Gouvernement et l'Etat se trouve aujourd'hui suspendu, voire menacé. Avec cette dissolution, s’ouvre donc également une période de grandes incertitudes concernant la perspective de révision constitutionnelle consacrée à l’autonomie de la Corse et à la mise en œuvre d’une solution politique globale pour notre pays. ".
Dans ces circonstances, Femu a Corsica estime que "la Corse doit envoyer, à l’occasion des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains, par le suffrage universel, un message clair à Paris : celui de l’aspiration puissante du peuple corse à la poursuite et à la réussite du processus d’autonomie, en même temps que notre capacité collective à apporter des réponses aux enjeux du quotidien".
🔴 𝐂𝐔𝐌𝐔𝐍𝐈𝐂𝐀𝐓𝐔 - 𝐄́𝐋𝐄𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 𝐋𝐄́𝐆𝐈𝐒𝐋𝐀𝐓𝐈𝐕𝐄𝐒 𝐀𝐍𝐓𝐈𝐂𝐈𝐏𝐄́𝐄𝐒
— Femu a Corsica (@Partitu_FemuAC) June 10, 2024
Le résultat des élections européennes du dimanche 9 juin et la décision du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale créent une situation politique nouvelle,… pic.twitter.com/oypgaUh4g8
Compte à rebours
En clair, ce que Femu espère, c'est un score important des candidats nationalistes au scrutin, afin de montrer à Paris, et à ses futurs interlocuteurs, quelle que soit leur famille politique, que la Corse soutient fortement la démarche d'autonomie, alors que la victoire écrasante du RN (hostile à cette démarche) sur l'île pourrait laisser penser le contraire à la faveur d'une lecture rapide du scrutin.
Reste à définir comment y parvenir.
C'est pourquoi Femu "appelle à la concertation entre les mouvements politiques signataires de la délibération « Autonomia » votée à près de 75 % par l’Assemblée de Corse le 5 juillet 2023, mais aussi avec les autres nationalistes, et, au-delà des sigles, des appareils et des formations, avec tous les Corses désireux de bâtir une solution politique globale et un avenir de paix, de prospérité et de bonheur pour notre peuple et sa jeunesse".
Vaste chantier, alors que le premier tour des Législatives se tiendra le 30 juin prochain, soit dans moins de trois semaines...
Core in Fronte, de son côté, publie néanmoins un communiqué plus bref, qui semble déjà aller dans ce sens. Il appelle "toutes les forces qui composent historiquement le Mouvement National à une convergence patriotique dans le respect de la diversité et du pluralisme", et "demande la tenue d'une réunion rapide et collective des nationalistes corses, en vue des prochaines élections Législatives".
CUMMUNICATU #CoreInFronte appelle toutes les forces qui composent historiquement le Mouvement National, à une convergence patriotique dans le respect de la diversité et du pluralisme.
— Core in Fronte (@coreinfronte) June 10, 2024
Nous demandons la tenue d'une réunion rapide et collective, en vue des élections Législatives. pic.twitter.com/9HNy24fwsB
Reste désormais à savoir si le PNC et Corsica Libera répondront à cet appel.
Le PNC, sans attendre aucune concertation, a déjà fait savoir qu'il annoncerait cet après-midi la candidature à sa réelection de Paul-André Colombani, dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud.
Nazione, de son côté, devrait faire connaître sa position dans les prochaines heures.