Haute-Corse : immersion au centre d'appel des pompiers, premier maillon de la chaîne des secours du département

Ils réceptionnent les appels émis aux numéros d'urgence 18 et 112 dans tout le département et se chargent de décider du déclenchement d'une intervention et des moyens affectés. Un métier de l'ombre occupé 24h sur 24h par les opérateurs du centre de traitement d'alerte de Haute-Corse.

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"Les pompiers, bonjour." Il est 11h passées de quelques minutes, ce mercredi 18 août, et Pierre-Alexandre Giacobbi répond au 78ème appel de la matinée, au centre de traitement de l'alerte (CTA) de Haute-Corse.

Autrefois sapeur-pompier volontaire à la caserne d'Aléria, le jeune homme a fait le choix, depuis maintenant un an, de découvrir "une autre façette du métier", en rejoignant les rangs du CTA-CODIS - ou centre de traitement de l'alerte-centre opérationnel département d'incendie et de secours - de Haute-Corse. Un bureau centralisateur essentiel et pourtant largement méconnu du grand public.

Les gens qui composent le 18 ou le 112 au téléphone ont coutume de penser qu'ils vont être réceptionnés par le centre de secours de proximité [...] ce qui est totalement faux aujourd'hui.

Capitaine Frédéric Esposito

"Les gens qui composent le 18 ou le 112 au téléphone ont coutume de penser qu'ils vont être réceptionnés par le centre de secours de proximité, indique le capitaine Frédéric Esposito. Ce qui était le cas il y a plusieurs années, où certaines casernes sur le département étaient dotées de centres d'alerte, mais qui est totalement faux aujourd'hui."

Réception et traitement des appels

Ce sont ainsi dans les locaux du SIS 2B (service d'incendie et de secours), à Furiani, que l'ensemble des appels aux numéros d'urgence 18 et 112 émanant du département sont réceptionnés. Dès lors qu'il décroche la ligne, l'opérateur doit estimer la gravité du sinistre, et déclencher, en fonction, "le bon engin au bon endroit", via l'une des 20 casernes du département ; ou de réorienter l'appel vers les services compétents, "dans le cas où il ne s'agit pas d'une mission pompiers".

L'objectif étant de faire vite - entre le début de l'appel et l'envoi des moyens de secours, s'ils sont nécessaires, il ne s'écoule en moyenne que quelques minutes -, mais tout en prenant soin de prendre des informations détaillées pour alimenter une fiche de renseignement, dressée pour chaque intervention.

"En été, le centre d'appel fonctionne en trois salles : le centre de traitement de l'alerte, où arrivent l'ensemble des appels ; une salle pour la gestion de l'intervention, pour le secours à personne, et qui permet de faire l'interface entre les moyens d'intervention et le SAMU ; et une dernière salle "feu", qui s'occupe du dispositif préventif feu de forêt et de tout ce qui relève de l'incendie", détaille Frédéric Esposito. 

Les gardes, de 8h, sont assurées par des sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires spécialement formés. Ce mercredi, ils sont 6 en postes, en plus du lieutenant Alain Malerba, en charge de la salle de centre d'appel, et du capitaine Frédéric Esposito, officier de permanence.

"Aujourd'hui, c'est plutôt calme", glissent les opérateurs. En période estivale, le centre reçoit en moyenne entre 400 et 500 appels en 24h. Sur ces derniers, entre 60 et 80 interventions sont déclenchées, "sans qu'il n'y ait forcément de corollaire entre le nombre d'appels et le nombre d"interventions". À titre de comparaison, les hivers sont généralement moins chargés : entre 200 et 300 appels, et 30 à 40 interventions sur 24h.

Secours à la personne

"En été, on a une augmentation des secours en montagne, ou sur les chemins de randonnées, des noyades, aussi", indique Serge Delsanti, sapeur-pompier volontaire depuis 5 ans au CTA-CODIS, qui remarque tout de même, comme ses collègues, une baisse de ce type d'accident sur les deux dernières années.

"Je me souviens d'une période où on pouvait recevoir trois appels de noyade par jour", témoigne Anick Fantozzi, sa voisine de poste.

On a même parfois des personnes qui vont être agressives, et vont aboyer de "venir les chercher", parce que pour eux, c'est un dû.

Cette dernière regrette néanmoins l'imprudence de certaines personnes, dans plusieurs cas d'interventions. "Dernièrement, on a eu une famille partie en randonnée pour des heures avec les enfants, qui étaient trop fatigués et avaient besoin qu'on aille les chercher. Donc on a envoyé le Dragon 2B [l'hélicoptère de la sécurité civile, ndlr]. Les gens ont tendance à appeler facilement parce qu'ils savent que c'est gratuit, et on est contraints d'envoyer l'hélicoptère qui pourrait être nécessaire sur des opérations bien plus graves. On a même parfois des personnes qui vont être agressives, et vont aboyer de "venir les chercher", parce que pour eux, c'est un dû."

Un travail qui peut également s'avérer compliqué à gérer, dans le cas de situations dramatiques, "où l'on a des gens qui vont pousser des cris qui ne trompent pas, ou qui sont en panique, et avec lesquels il faut apprendre à manager", souffle Anne-Marie, opératrice. 

Des hommes et femmes de l'ombre qui s'accordent tous sur un point : leur attachement à ce métier, premier maillon de la chaîne des secours.

Prudence face au risque incendie

En ce mois d'août, le capitaine Frédéric Esposito appelle à la plus grande vigilance de chacun, face à une recrudescence des départs de feux liés à "des imprudences", telles qu'un mégot hâtivement abandonné. Tout au long de l'année et encore plus en période estivale, on prend donc garde à adopter les bons gestes de prévention d'incendie. Du 15 juin au 30 septembre, il est interdit par arrêté préfectoral en Corse de fumer et de faire du feu dans le milieu naturel.

Les consignes et la carte du risque d'incendie actualisée chaque jour sont disponibles sur les sites des préfectures départementales.

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