La 41ème édition des Ghjurnate Internaziunale organisée par Corsica Libera s'est tenue du 4 au 6 août à Corte. Le parti indépendantiste a vivement critiqué le processus de Beauvau et la majorité territoriale. Il appelle à un nouveau cycle de mobilisations.
Face à un public acquis à leur cause, à Corte lors des Ghjurnate Internaziunale, les indépendantistes de Corsica Libera ont fait valoir leur voix dissonante au sein de la famille nationaliste.
Cette année, il a été longuement question de colonisation de peuplement et de spéculation immobilière, mais à l'instar de la précédente édition, le point central des Ghjurnate a été le processus de dialogue avec Beauvau.
Le processus de Beauvau très critiqué
Qualifié "d'illusion politique" par Petr'Antò Tomasi, le processus de Beauvau a été très critiqué. Le porte-parole de Corsica Libera ne mâche pas ses mots : "Gilles Simeoni et sa majorité ont accepté d'avaliser formellement les lignes rouges qui ont été posées par Paris. Pas de reconnaissance du peuple corse, pas de coofficialité de la langue corse, pas de corsisation des emplois, pas de statut de résident... La majorité territoriale laisse en dehors du périmètre des discussions et des négociations, tout ce pour quoi les Corses ont voté. Nous estimons que la délibération Autonomia est une fiction."
Confirmant leur abstention sur le vote de la délibération Autonomia de l’Assemblée de Corse au début du mois de juillet, les indépendantistes se disent prêts à étudier la piste de l'inscription d'un titre pour la Corse dans la Constitution, comme l'explique Josepha Giacometti-Piredda, porte-parole de Corsica Libera et élue à l'assemblée de Corse : " Nous ne sommes pas défavorables à la question de l'inscription du titre dans la Constitution, en fonction de ce qu'on y met. [...]. Les institutions de la Corse doivent y mettre du contenu et ne pas attendre une parole providentielle."
A chjama di Corti
À l’issue des Ghjurnate, les indépendantistes ont appelé à un nouveau cycle de mobilisations "A chjama di Corti". Pour Josepha Giacometti-Piredda : "À côté de la légitimité des institutions de la Corse qui doivent désormais se faire entendre, et au bon niveau, il faut bâtir aussi les alternatives, à l’extérieur [...]. Il ne faut pas se contenter du constat d'une forme d'impasse mais il faut construire une alternative. Il y a des Corses et des patriotes qui sont prêts à porter ce projet avec nous et c'est ce que nous allons entamer dans les jours et les prochaines semaines". Toutefois, Corsica Libera ne précise explicitement la forme que le parti entend donner à cette mobilisation : " Nous lançons solennellement l'appel. La forme reste à définir. Corsica Libera n'est pas là pour défendre un sigle ou un pré carré politique mais pour participer à sa part de l'effort et au sursaut national" a déclaré Petr'Antò Tomasi.
Sans exclure la mobilisation institutionnelle par le biais de son élue Josepha Giacometti-Piredda à l'Assemblée de Corse, c'est désormais le militantisme de terrain qui semble être la priorité de Corsica Libera.