Bastia à la rescousse des commerces du centre-ville

Comment redynamiser les cœurs de villes moyennes, qui luttent contre la fermeture de commerces en hyper-centre, menacés par les centres commerciaux à l'extérieur, et le e-commerce? À Bastia, la ville a décidé d'y mettre les moyens humains et financiers.

Commerces fermés, rideaux tirés, locaux commerciaux à l’abandon ou menacés par la vétusté, ou encore liquidations judiciaires...

Comme la majorité des villes moyennes, Bastia doit lutter pour maintenir ses commerces en centre-ville. Julien Torre, développeur économique et commercial "Coeur de Ville de Bastia", accompagne commerçants et bailleurs.

Sur le boulevard Gaudin, par exemple, "nous menons des actions fortes, avec des propriétaires bailleurs qui nous ont demandé de les accompagner pour les relouer. On a aussi des murs qui vont être mis à la vente, pour lesquels le propriétaire nous a aussi demandé de les accompagner pour les relouer, énumère-t-il. Il y a aussi un local qui appartient à la ville de Bastia qu'on a mis en appel à projet..."

Pour redynamiser l’hyper centre, la ville a commencé par poser un diagnostic. Après 2 ans d’étude sur 36 rues, un constat : l’offre commerciale est déséquilibrée. Ainsi, 60 % des commerces de ville représentent seulement 3 secteurs : le prêt à porter, la restauration, et les services marchands comme les tabacs et journaux.

L’enjeu pour la ville de Bastia sera donc de permettre un meilleur équilibre entre l’offre et la demande. "Nous avons à peu près 125 locaux vacants en moyenne sur l'hyper centre", détaille Emmanuelle De Gentili, adjointe au maire de Bastia et chargée de la restructuration urbaine.

"En faisant la moyenne de la superficie, de la typologie de ces locaux, nous avons regardé, par rapport au diagnostic qui est sorti, quel pouvait être le potentiel de ces espaces, et les mettre en cohérence avec ce qui manquait dans l'hyper-centre."

Redynamiser l'hyper-centre

C'est qui a été fait sur le boulevard Paoli, où une librairie jeunesse a récemment remplacé une enseigne de chaussures, fermée pour liquidation judiciaire. Un projet qui a pu aboutir notamment grâce à Julien Torre, qui a mis en lien le bailleur et le libraire. 

"Il nous a donné aussi les flux : d'où sortaient les personnes, les enfants... On a pu visiter des lieux, pour se dire "là, ce serait bien, ou ici ça ne sert à rien, c'est mort"..." raconte Jean-Christophe Tillier, le libraire. 

Comme pour cette librairie, pour mieux choisir les commerces qui s’installent en centre-ville, la Mairie pourrait à l'avenir et si besoin préempter des locaux inoccupés, et faire des appels à projets.