Cercueils et restes humains découverts à Bigorno : sursis et amende pour les prévenus

Le 8 avril dernier, des cercueils et des restes humains étaient découverts dans des sacs-poubelle dans une décharge sauvage, non-loin de Bigorno (Haute-Corse). Dans cette affaire, deux hommes étaient jugés. Ils ont été respectivement condamnés à des peines de six mois de prison avec sursis, et une amende de 10.000 euros.

Le tribunal de Bastia a rendu, ce mardi 10 janvier, sa décision dans l'affaire des cercueils, des ossements et des restes humains retrouvés dans une décharge sauvage non loin de Bigorno en avril dernier.

Edouard S., ancien gérant d'une entreprise de pompes funèbres, est reconnu coupable d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre. Il est condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis pour s'être débarrassé des cercueils d'une concession qu'il devait exhumer à Campitello sans vider entièrement les restes humains qui s'y trouvaient.

Edouard S. est néanmoins relaxé par la justice pour les faits d'abus de confiance. Une décision qui lui permettra, s'il le désire, de reprendre son activité dans le secteur, interrompue de son propre chef depuis plusieurs mois.

Aucune interdiction d'exercer une activité en lien avec le funéraire prononcée

Une décision accueillie avec une certaine "satisfaction" par Me Emmanuel Maestrini. "Nous considérons que l'atteinte à l'intégrité du cadavre découle d'une faute professionnelle et relève donc du civil plutôt que du pénal, le tribunal en a décidé autrement. Mais nous restons satisfaits de cette relaxe pour les faits d'abus de confiance qui lui permet de continuer à exercer ce métier."

Lors du procès, tenu le 7 décembre dernier, l'avocate générale avait requis, en plus des six mois de prison avec sursis, à l'encontre d'Edouard S., une interdiction de deux ans pour toute activité en lien avec le funéraire, et une amende de 5.000 euros.

Paul D., le second mis en cause dans ce dossier, est lui condamné à une amende de 10.000 euros, dont 5.000 assortis d'un sursis simple pour atteinte à l'intégrité d'un cadavre. Une peine similaire à celle requise par l'avocate générale. Il est reproché à ce retraité d'avoir jeté les cercueils qu'il avait été payé pour incinérer en pleine nature. 

Les deux hommes ont dix jours pour faire appel.

La présidente de séance a également acté la restitution des scellés, parmi lesquels les ossements et restes découverts par les gendarmes dans la décharge sauvage. La partie civile en avait fait la demande afin de correctement les incinérer. 

Une affaire sordide

Pour rappel, l'affaire avait éclaté le 8 avril 2022. Ce jour-là, le maire de Bigorno, Christophe Graziani, aperçoit des cercueils vides au milieu de détritus, dans une décharge sauvage malheureusement bien connue des habitants de la micro-région, en contrebas d’une route qui relie Murato à sa commune. Indigné, l’élu photographie la scène, la poste sur Twitter, et contacte dans la foulée les gendarmes.

Alertés par une insupportable odeur de putréfaction, les militaires font état, parmi les déchets, de plusieurs sacs-poubelles. À l'intérieur, des gravats, des tissus et capitons de cercueils, mais également des ossements humains, à savoir, entre autres, une mandibule et des dents, un reste de tronc, un humérus, ou encore un pied momifié. 

Des analyses sont diligentées, et font état d'au moins trois corps différents, dont la date de décès est estimée à moins de cinquante années, la mort la plus récente remontant à 2004. En parallèle, le sordide fait divers est largement relayé dans les médias et sur les réseaux sociaux, créant l'indignation, dans une terre où le culte des morts s'érige en tradition séculaire. 

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