Ce lundi, l'office de transport de la Corse organisait à Bastia un colloque sur l'utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) par les transporteurs maritimes. La législation et la pression des riverains des ports obligent les armateurs à réduire la pollution due aux fumées de leur navire.
Dioxyde de souffre, de carbone, particules fines, la traversée de la Méditerranée apporte chaque jour son lot de pollution.
"Obligé de déménager"
Une pollution visible sur les façades des habitations et des commerces, situées au centre-ville de Bastia. Certains riverains, ont même pris des décisions radicales : « Tous les jours on a des problèmes de gorge, décrit Victor Ceccarelli, résident et commerçant à Bastia. Et puis ce n’est pas sain, on le sent. Je suis obligé de déménager vers la Plaine orientale. »Les compagnies maritimes doivent gérer le mécontentement des riverains mais aussi se conformer à la législation. En 2020, les rejets en soufre ne devront pas dépasser 0,5 %.
Dans ce contexte, les armateurs envisagent d'abandonner le fioul lourd pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Mais cette transition énergétique nécessite de gros moyens financier.
Le coût de la transition
« On regarde à transformer le navire au gaz, ce qui est un investissement assez conséquent. On parle de 20 à 30 millions d’euros en fonction des navires », explique Alain Mistre, directeur d'exploitation et environnement à Corsica Linea.Comment approvisionner les navires en gaz naturel liquéfié ? C'est la question posée lors d’un colloque organisé ce lundi à Bastia. Grâce à une enveloppe de 6 millions d'euros, l'Europe, donne un coup de pouce aux régions pour construire une infrastructure commune en 2021 près d'un grand port de Méditerranée.
« Face à cet objectif commun, l’idée est de mutualiser les moyens et de faire une barge unique –pour le moment, c’est un premier financement et si cela fait ses preuves multiplier ces points de stockage et d’approvisionnement », précise Vanina Borromei, Présidente de l'office des transports de la Corse.
L'objectif est urgent, car le trafic maritime a quadruplé en 20 ans.
Certains armateurs ont déjà investis dans l'énergie électrique afin de moins polluer, une fois à quai.