La saison du sapin de Noël a officiellement débuté. Durant ces premiers jours de décembre, les magasins et pépinières ont été pris d'assaut. Prix, race, provenance... Cette année, quelles tendances se dessinent pour le marché du résineux ?
Dans quelques semaines, ce sera le soir du réveillon. Et pour célébrer Noël comme il se doit, le sapin reste une tradition tenace pour près de 6,5 millions de foyers en France selon le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.
Un marché stable, mais des prix en hausse continue
Dans le contexte inflationniste que les Français ne connaissent que trop bien, il peut sembler évident que les sapins de Noël sont eux aussi concernés par une hausse des prix. Mais qu'en est-il réellement ?
Selon une étude de Kantar publiée en avril 2024, le prix moyen d'achat d'un sapin de Noël, qu'il soit naturel ou artificiel, était de 34 € en 2023. En comparaison, il était à 29,6 € en 2020, 25,9 € en 2015 et 22,4 € en 2008.
En revanche, comme le précise l'étude, c'est surtout le prix des sapins artificiels qui a bondi. Le prix moyen d'un "faux" sapin est passé de 25,3 € en 2008, à 56,3 € en 2023. Soit une augmentation de 31 €.
Le sapin naturel connaît, certes, une augmentation, mais dans des proportions moindres. En 2008, il était à un prix moyen de 22,6 €, 26,3 € en 2015 et 31,2 € en 2023. De 2022 à 2023, le sapin de Noël naturel a connu une hausse de 0,7 €.
Un premier week-end pour lancer la saison
Hausse des prix ou pas, le sapin reste néanmoins un incontournable de la période des fêtes. Le mois de décembre a débuté et la chasse au plus bel arbre de Noël est ouverte. Le premier arrivage de sapins était prévu pour fin novembre. Ce magasin Bi1 à Auxerre en garde une quarantaine en stock pour le moment, avant d’en recevoir d’autres pour arriver à 200 sapins.
Prix, provenance et taille. Les sapins sont examinés sous toutes les coutures par les clients. "En fonction de l’espace qu’on a, on va privilégier un sapin d’1m25 à 1m50 jusqu’à 1m75", précise Vincent Aulard, le directeur.
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Anne Rapiau est responsable du végétal d'une pépinière à Saint-Georges-sur-Baulche (Yonne). Après un mois de novembre très calme, le marché est parti en trombe ces derniers jours. "Cela a démarré vraiment ce week-end", confirme-t-elle. "C'est assez normal, le mois de novembre reste encore assez anecdotique pour faire son sapin."
Un "passage incontournable dans les jardineries"
Après le premier week-end animé en termes de ventes de sapins, elle dessine les premières tendances. Alors quels sont les résineux les plus populaires auprès des clients ? "C’est toujours le Nordmann qui est plébiscité, parce que c’est un sapin qui perd très peu ses aiguilles. L’année dernière, il y avait quand même une forte tendance pour le sapin en pot avec des racines. Mais cette année, pas spécialement. Les gens s’intéressent au sapin coupé classique."
Cette pépiniériste s’enorgueillit au moment de rappeler que ses sapins proviennent de l’Yonne et du Morvan. Ce qui, elle l'assure, est un argument séducteur pour les clients.
Malgré cela, les ventes sont en berne ces dernières années. "Chaque année, on vend 800 sapins. Mais cela baisse tous les ans", expose la professionnelle. "On se fait un peu grignoter par tous les vendeurs de rue. C'est vrai qu’il y a des petites boutiques un peu partout. (Ici) on se doit d’en avoir pour nos clients, mais ce n’est pas un rayon qui progresse énormément."
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Pourtant, pour cette pépinière, impossible et impensable de ne pas profiter du commerce des résineux et du boom que représente la période de Noël. "(C’est un) passage incontournable dans les jardineries. On est obligé d’avoir des sapins naturels à cette période."
Cette année encore la plupart des Français devraient choisir la verdure naturelle du roi des forêts pour garnir leur salon.
► Avec Baziz Djaouti et Louis Mallejac.