Comment réduire l'impact écologique des décorations de Noël ? Ces dernières années, de plus en plus de villes se posent cette question. Installation d'ampoules LED, réduction du nombre d'heures d'éclairage, voyons les solutions trouvées par Auxerre (Yonne) et Dijon (Côte-d'Or).
Les fêtes de fin d’année approchent à grand pas. Dehors, le froid glacial de l’hiver nous force à sortir nos vestes et écharpes les plus épaisses. Les décorations de Noël sont également là pour réchauffer nos cœurs.
Guirlandes dorées sur la porte Guillaume, lumières sur le sapin géant installé place de la Libération et illuminations sur la façade du palais des Ducs, Dijon a revêtu ses habits de Noël ce samedi 30 novembre. Auxerre, dans l'Yonne, s’est également parée de ses plus belles décorations ce vendredi 29 novembre.
Comment faire rimer féérie avec écologie ?
La magie prend donc peu à peu sa place en Bourgogne. Mais les illuminations ont aussi un impact sur l’environnement. Selon l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, les lumières et guirlandes installées lors des fêtes de fin d’année peuvent atteindre 10 % de la consommation énergétique annuelle d’une collectivité locale en matière d’éclairage public. Alors pour faire rimer féérie et écologie, les communes tentent de s’adapter.
À Auxerre, les illuminations représentent 8 000 kWh de dépenses énergétiques. "C’est l’équivalent de la consommation d’une famille sur une année", compare Nordine Bouchrou, adjoint à la Ville en charge de l'urbanisme. Le bilan était sensiblement le même à Dijon en 2023, 8 300 kWh. La municipalité espère encore faire baisser ce chiffre cette année.
On veut garder l’esprit des fêtes, mais il y aussi des enjeux de sobriété énergétique.
Nordine Bouchrou, adjoint à la ville d'Auxerre
Depuis plusieurs années, les deux municipalités ont fait baisser la note en installant des lampes LED pendant la période des fêtes. "Elles consomment jusqu’à 80 % en moins d’énergie", avance Nordine Bouchrou.
"On est sur une technologie avec des rendements qui s'améliorent et des consommations qui diminuent d'année en année. La dimension environnementale reste une priorité. On essaie d'avoir l'impact le moins important possible", appuie de son côté Nadjoua Belhadef, adjointe au commerce et à l'artisanat à la ville de Dijon.
Les temps d'allumage des décorations réduits
Pour aller encore plus loin cette année, les temps d’allumage des illuminations ont été réduits à Auxerre. "On éteint de 00h30 jusqu’à 6 heures du matin. Les années précédentes, on les éteignait à 5 heures du matin. On concentre également les illuminations dans des endroits où il n’y a pas d’éclairage."
Une stratégie déjà appliquée par Dijon depuis Noël dernier. "On a retardé d'une heure l'allumage et avancé également l'éteignement. On attend qu'il fasse bien nuit. Et puis à une certaine heure, on éteint car on estime que les gens ne sont plus dans la rue. C'est une façon de faire des économies, sans rien modifier", estime Nadjoua Belhadef.
Un sapin géant mais à l'impact environnemental réduit à Dijon
Par ailleurs, la ville de Dijon a installé 600 décorations, réparties dans chaque quartier. Mais dans la cité des Ducs, la pièce majeure de ces décorations de Noël, c'est le sapin monumental installé place de la Libération. Plus 18 mètres de hauteur, décoré de 3 km de guirlande, il est composé de 361 petits sapins. Le dispositif est mis en place depuis 2020.
"C'est une idée dépassée de déraciner pour un ornement d'un mois des grands sapins qui mettent 50 à 100 ans à pousser. Donc on s'approvisionne dans le parc national du Morvan. On prend des petits sapins qui sont plantés pour de l'ornement et on rassemble ces 361 sapins avec une structure métallique réutilisable et locale", explique la déléguée au commerce et à l'artisanat à la ville de Dijon.
On valorise ensuite ces sapins en les prêtant à la Saint-Vincent Tournante. Puis ils sont recyclés par broyage pour réaliser du composte ou du paillis dans les massifs. Tout est pensé pour avoir un impact minimal.
Nadjoua Belhadef, adjointe au commerce et à l'artisanat à la ville de Dijon
Réduction des heures d'éclairage, installation d'ampoules LED, utilisation de sapins issus d'une agriculture raisonnée, les villes multiplient donc les efforts pour faire baisser la facture énergétique, sans pour autant mettre de côté l'esprit de Noël.
"On a tous besoin d'un peu de magie, de chaleur, de solidarité et de partage. Les illuminations, c'est pour tout le monde et c'est gratuit. Ça permet aux familles modestes de se balader en ville, d'écarquiller les yeux en voyant les décorations, faire des photos. Ça fait du bien et ça rassemble tout le monde !", lance avec enthousiasme Nadjoua Belhadef.
"On a le devoir de préserver l'esprit des fêtes tout en étant à la hauteur des enjeux de sobriété énergétique. On sensibilise aussi le public sur ces sujets-là. Mais concilier magie de Noël et écologie, c'est possible !", abonde l'élu auxerrois Nordine Bouchrou.
Quelles pistes pour l'avenir ?
Et la ville d'Auxerre veut aller encore plus loin. Plusieurs pistes de réflexion sont déjà sur la table pour l’année prochaine. Les élus réfléchissent notamment à alimenter les illuminations grâce à des sources d’énergie renouvelables. "On pense aussi à employer des matériaux durables et des structures réutilisables".
À Dijon également, les élus et les différents services techniques mobilisés sur les installations des illuminations étudient les pistes pour l'avenir. En tout cas, si vous voulez profiter des décorations de Noël, elles dureront jusqu'au 5 janvier à Auxerre et Dijon.