Une nappe d'eaux noires a été aperçue lundi au large du Cap Corse. Il s'agit de l'eau usagée de bateaux et ferries, majoritairement issue des toilettes. Rejetée près des côtes, elle peut être vecteur de maladies. Mais selon les autorités, cette fois-ci, pas de danger pour les baigneurs.
C'est un aspect des virées en mer dont on parle très peu mais qui a pourtant une importance toute particulière : en moyenne, un plaisancier produit 10L d'eau usée par jour à bord d'un bateau.
Une eau dite "noire", composée en majorité d'urine et de matières fécales qu'il convient ensuite de reverser hors de l'embarcation.
Pas question pour autant de faire au plus pratique : la réglementation à ce sujet est très stricte.
Rejet dans les ports interdit
Ainsi, les eaux noires, mais également grises - d'origine chimique, ce sont par exemple les eaux de vaisselle ou de douche -, ou de fond de cale ne peuvent être rejetées dans les ports et dans la zone des 3 milles nautiques.
Et au delà des 3 milles nautiques, le rejet n'est possible que si l'embarcation est bien équipée d'un outillage de broyage et désinfection.
En cas d'infraction, l'amende peut grimper jusqu'à 4 000 euros pour les bateaux de moins de 20 mètres.
Impact environnemental limité
Les eaux noires, composées de déchets organiques, se désagrègent rapidement.
Une fois reversées en mer, elles ne présentent donc pas de réels dangers pour l'environnement.
Des cas de prolifération d'algues aux endroits où se trouvaient des zones d'eaux noires ont cependant été observés, mettant ainsi en péril la faune marine.
Mais de manière générale, l'impact environnemental reste léger voir nul.
Vecteur de bactéries
Pour les humains, en revanche, c'est une autre paire de manches.
Car au delà de l'aspect peu ragoûtant d'une eau salie par des déjections, ces eaux noires peuvent présenter des dangers sanitaires pour les baigneurs.
Lorsqu'elles sont concentrées, proches des côtes ou de zones de mouillages très fréquentées l'été, elles sont vecteur de bactéries (telles que la salmonelle ou le staphylocoque), et favorisent la propagation des virus.
D'où l'importance de bien respecter les obligations en terme de rejet d'eau.