En charge des dossiers d'assassinats de la plaine orientale, François-Marie Cornu a été sanctionné et dessaisi car le magistrat estimait que ses enquêtes étaient sabotées. Pour s'en être ouvert, le Conseil supérieur de la magistrature a blâmé le juge Bastiais.
Dans les couloirs du palais de justice de Bastia, le juge Cornu traîne son ennui. L'ancien magistrat instructeur, blâmé par sa hiérarchie, juge désormais de petites frappes.
Le 12 juillet dernier, sous les lambris du Conseil supérieur de la magistrature à Paris, là où se font et se défont les carrières des magistrats, le sort de François-Marie Cornu est scellé.
Dans un rapport de 40 pages, le rapporteur Alain Vogelweith éreinte son collègue. Il lui reproche d'avoir porté atteinte à l'image de l'institution judiciaire.
Avant d'être sanctionné, le juge Cornu travaillait au troisième étage du palais de justice de Bastia, l'étage des juges d'instruction, celui des affaires criminelles.
Parmi elles, les assassinats qui ensanglantent la plaine orientale depuis dix ans. Le juge Cornu tente d'élucider le double homicide de Jo Sisti et Jean-Louis Chiodi en avril 2012. L'enquête des gendarmes piétine. Le magistrat s'impatiente.
En février 2015, le magistrat couche ses doutes sur une lettre de quatre pages adressée au patron de la gendarmerie. Le juge pense que les gendarmes font preuve d'inertie.
Il se dégage une volonté, de mon point de vue délibérée, de traiter Olivier Sisti, (...) d'une façon différente de tout justiciable sur le territoire national
Le juge pointe l'attitude des enquêteurs vis-à-vis d'Olivier Sisti, un temps soupçonné dans trois assassinats, puis mis hors de cause et lui-même victime de cinq tentatives d'homicide…
Les avocats de la partie civile n'hésitent pas à mettre en cause le travail des enquêteurs, ce qu'ils réfutent, préférant dénoncer l'absence de directive du juge Cornu, selon eux, totalement dépassé par la situation.
Aller plus loin le dossier d'Henri Mariani et Guillaume Leonetti