Le dimanche 8 avril 2012, les médias titrent sur un sinistre "Pâques sanglantes en Corse". En moins de vingt-quatre heures, un double homicide vient allonger la liste des assassinats non élucidés sur la côte orientale de l'île et un restaurateur est tué dans un attentat à la bombe à Ajaccio.

Ajaccio: tué par erreur ?

Ce dimanche 8 avril 2012, jour de Pâques, il est 1h50 du matin quand une charge de forte puissance explose à quelques dizaines de mètres à peine du commissariat d'Ajaccio, secouant tout le centre ville. 

La charge a été placée dans une poubelle à l'angle des rues Général-Fiorella et Maréchal-Ornano, une artère très fréquentée en journée. Jean-Pierre Rossi, 56 ans, vient de quitter le restaurant dont il a la gérance, quand la bombe explose.

Le restaurateur est très grièvement blessé par la déflagration. Plongé dans le coma, transféré de toute urgence à l'hôpital d'Ajaccio, il décédera le lundi matin des suites de ses blessures.

Commence une enquête difficile. La victime n'est pas liée au milieu du banditisme et n'a pas d'activités nationalistes connues. Les enquêteurs de la direction régionale de la police judiciaire d'Ajaccio évoquent alors deux pistes: un différend privé ou pire, une erreur de personne.

Et c'est finalement la thèse d'un règlement de compte qui aurait mal tourné qui est privilégiée: la victime n'aurait pas été la personne visée, Jean-Pierre Rossi aurait été tué par erreur. Un an après les faits, la juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs) de Marseille est toujours en charge de l'enquête.
Patricia Rossi, veuve de Jean-Pierre Rossi

Double assassinat en Plaine orientale​​

Ce même week-end de Pâques, la Corse s'enfonce un peu plus dans la violence. Les corps de l'ancien nationaliste Jo Sisti et de son beau-frère Jean-Louis Chiodi sont découverts en fin d'après-midi dimanche, sur le terrain de la propriété agricole de la famille Sisti. C'est la famille d'une des victimes, inquiète de ne pas avoir de nouvelles, qui fait la macabre découverte.

Les deux hommes ont été abattus dans un champ du hameau de Quinzena (Haute-Corse), un endroit très retiré de cette zone montagneuse, sur les hauteurs de la Plaine orientale, à une centaine de kilomètres de Bastia. 

A l'époque, le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzeari, se rend sur place dans une ambiance très tendue. Plusieurs dizaines de proches des familles sont sur place, les journalistes tenus à distance. Le magistrat y évoque un acte "très brusque, très violent", s'inquiétant de la "problématique de la Plaine orientale", touchée par une série d'assassinats depuis deux ans et demi.

Trois semaines après les faits, plus de 500 personnes participent à une marche silencieuse organisée à l'appel des proches de Jo Sisti et Jean-Louis Chiodi. Dans leur texte, les familles endeuillées déploreront "l'absence de résultats des enquêtes policières et du peu de moyens des enquêteurs".
Me Jean-Sébastien de Casalta, conseil de la famille Sisti.

 

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