La coalition nationaliste de l'autonomiste Gilles Simeoni et de l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni a remporté dimanche soir une très large victoire au second tour des élections territoriales en Corse, avec 56,5% des suffrages exprimés selon des résultats définitifs.

Edouard Philippe a appelé dimanche soir le leader autonomiste corse Gilles Simeoni pour lui adresser des "félicitations républicaines" après la victoire des nationalistes aux élections territoriales dimanche, en lui indiquant sa "disponibilité" à le recevoir rapidement à Paris, a indiqué Matignon.

Le Premier ministre, qui a joint la tête de la liste Pè a Corsica vers 22h, "lui a adressé un message de félicitations républicaines" et "lui a indiqué sa disponibilité pour le recevoir à Paris dès l'installation de la nouvelle collectivité", a déclaré l'entourage du chef du gouvernement.

Le triomphe des nationalistes 

La coalition nationaliste Pè a Corsica (Pour la Corse) a largement remporté dimanche le second tour des élections territoriales en Corse, avec 56,5% des suffrages exprimés, quasiment 40 points devant son premier poursuivant, la liste régionaliste de droite de Jean-Martin Mondoloni (18,29%).

Ce score historique va permettre aux nationalistes d'obtenir une large majorité des 63 sièges que comptera la nouvelle assemblée territoriale, qui remplacera au 1er janvier les deux conseils départementaux et l'actuelle collectivité territoriale. Les nationalistes occuperont également les 11 sièges du conseil exécutif de l'Île de Beauté, son "mini-gouvernement". 

©France 3 Corse ViaStella

"Paris a aujourd'hui à prendre la mesure de ce qui se passe en Corse", a réagi la tête de la liste Pè a Corsica Gilles Simeoni: "La balle est dans notre camp pour ce qui relève des compétences de la Corse et de la responsabilité qui est la nôtre pour construire ce pays".

Selon ces résultats définitifs diffusés par la préfecture de Corse, l'abstention à ce scrutin qui va permettre de désigner les 63 élus de la nouvelle collectivité unique de Corse qui verra le jour le 1er janvier s'établit à 47,4%.

Un électeur sur deux seulement s'est déplacé pour ce scrutin, qui intervenait deux ans seulement après la dernière élection territoriale qui avait déjà porté les nationalistes au pouvoir: la participation s'est établie à 52,6%, contre 67% en décembre 2015. 

Pas de quoi ternir l'ambiance pour les sympathisants nationalistes, qui avant même la proclamation officielle des résultats ont porté en triomphe sur leurs épaules Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, venus assister au dépouillement à la mairie de Bastia.

Gilles Simeon et Jean-Guy Talamoni portés en triomphe à la sortie du bureau centralisateur de Bastia, à l'annonce des estimations. ©France 3 Corse ViaStella


Les trois autres listes en course au second tour sont arrivées loin derrière Pè a Corsica: celle de la droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni a obtenu 18,29% des voix, devant celle de La République en Marche emmenée par Jean-Charles Orsucci (12,67%) et celle soutenue par Les Républicains emmenée par Valérie Bozzi (12,57%).

Ni le PS, ni le PRG --dominant notamment en Haute-Corse pendant des années dans le sillage de l'ex-député Paul Giacobbi, retiré de la vie politique depuis ses ennuis judiciaires-- n'avaient présenté de liste à ces élections.

Les nationalistes enchaînent les succès électoraux depuis l'élection de Gilles Simeoni à la mairie de Bastia en 2014. Après leur victoire aux précédentes élections territoriales en décembre 2015, le mouvement avait aussi obtenu l'élection de 3 des 4 députés de l'île lors des législatives en juin 2017. 

Les réactions ne se sont pas fait attendre dans les rangs des députés nationalistes. "Le gouvernement doit maintenant prendre en compte la volonté des Corses de vivre démocratiquement leur autonomie", a réagi sur Twitter le député nationaliste de la 1ère circoncsription de haute-Corse, Michel Castellani. "Il doit cesser de mépriser leurs élus et élaborer avec eux le cadre institutionnel de l'île."

"On attend maintenant impérativement un chemin de dialogue avec Paris. Ce dialogue était totalement absent, on nous disait qu'il y avait les élections territoriales à valider, maintenant elles le sont", a déclaré le député de la 2ème circonscription de Corse du Sud, Paul-André Colombani. "On leur a dit encore la semaine dernière: rendez-vous lundi."
 

Paul-André Colombani, député nationaiste de la 2ème circonscription de Corse du Sud ©France 3 Corse ViaStella

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité