La ministre de la justice Nicole Belloubet était à Bastia vendredi pour une réunion de l'instance de coordination judiciaire en Corse et une visite du centre pénitentiaire de Casabianda, sur la Plaine orientale.
La ministre de la justice Nicole Belloubet a présidé vendredi matin au palais de justice de Bastia, la réunion de l'instance de coordination judiciaire pour la Corse.
Cette instance coordonne l'action des différents acteurs de la lutte contre la criminalité organisée en Corse.
"Cette action coordonnée a permis une diminution manifeste des règlements de comptes et d'autres éléments liés à la criminalité organisée", s'est félicité la ministre.
"On voit bien que cette stratégie de lutte coordonnée est efficace. Cela suppose tout de même beaucoup de vigilance pour maintenir des réactions puissantes en terme judiciaire notamment contre la criminalité en matière économique et financière."
Une quinzaine de magistrats, dont les procureurs généraux de Paris et d'Aix-en-Provence et des juges de la Jirs de Marseille l'ont accompagnée dans son déplacement pour travailler avec leurs homologues du pôle économique et financier de Bastia et de la cour d'appel.
Le trafic de stupéfiants, la recomposition en cours du milieu corse ont certainement été abordés, mais rien n'a filtré.
De nouveaux détenus à Casabianda
L'après-midi, la ministre de la justice s'est rendue au centre pénitentiaire de Casabianda, sur la commune d'Aleria, en plaine orientale, à 70 km au sud de Bastia.Sans murs d'enceinte, le centre de détention de Casabianda compte 194 places, occupées aux deux-tiers par des délinquants sexuels.
Depuis 1949, date de la transformation du bagne en centre de détention, l'établissement n'a connu aucune évasion. Les détenus, volontaires, sont supposés être soigneusement sélectionnés et savent qu'à la moindre incartade, ils peuvent être renvoyés dans une prison traditionnelle.
Nicole Belloubet a annoncé que de nouveaux prisonniers pourraient arriver, toujours sous conditions. L'établissement compte 117 détenus pour une capacité de 194 places. Ils y purgent de longues peines, mais le temps moyen d’incarcération est de deux ans et quatre mois.
Pas de nouvelle prison à Ajaccio
Les conseillers de la ministre ont reçu les syndicats FO, l'Ufap et le STC pour évoquer la vétusté des établissements corses comme à Ajaccio ou l'absence de mesures de sécurité spécifiques, comme au centre pénitentiaire de Borgo. Des mesures pourtant promises par Nicole Belloubet, en janvier 2018. Ils obtenu la confirmation de l'arrivée de nouveaux matériels et de travaux d’aménagement d'ici à la fin de l'année.
Les syndicats ont également présenté leurs revendications concernant le domaine de Casabianda, notamment la rénovation et l'ouverture du centre vers l'extérieur.
Concernant la prison d'Ajaccio, la ministre a indiqué qu'aucun établissement nouveau serait construit. Les syndicats ont demandé à ce qu'elle se rende à la prison pour constater par elle-même l'état des locaux.