Sous l’impulsion du président de la République, les maires ont la charge d’organiser des concertations dans leur commune. Dans des mairies, des cahiers de doléances sont à la disposition des citoyens. Mais certains élus sont perplexes face à cette démarche.
À Furiani, Bernard rédige ses doléances dans un cahier mis à disposition par la mairie dans la perspective du grand débat. « C’est très dur, la vie est très chère. Je trouve que l’augmentation du SMIC, ce serait sympa pour tout le peuple français », indique-t-il.
La consultation, voulue par le président de la République, s’articule autour de quatre thématiques :
• La fiscalité
• L’organisation de l’État et des services publics
• La transition écologique
• La démocratie et la citoyenneté
Les maires ont en charge l’organisation de cette concertation sur leur commune. Des élus locaux mitigés qui s’estiment lésés, voire méprisés, par Paris.
C’est le cas de Louis Pozzo di Borgo, premier adjoint à la mairie de Furiani. « Les maires sont les oubliés. Les dotations étatiques sont en baisse, fuite des compétences vers les strates supérieures : intercommunalités ou région. Et aujourd’hui avec une crise profondément ancrée dans la société civile, on nous dit que le maire est le premier maillon de la chaîne, il faut qu’il soit au centre du dialogue social. Mais on n’a plus les moyens de l’être aujourd’hui. Il faut redonner aux mairies les moyens d’être au centre du jeu », estime-t-il.
Pour rassurer les maires, l’État leur a adressé un kit pédagogique afin d’organiser le grand débat. « Ces cahiers peuvent être remontés par différentes voies : électronique, courrier », indique Frédéric Lavigne, réfèrent organisation du grand débat en Haute-Corse.
Efficacité de la démarche ?
À la mairie de Bastia, une vingtaine de contributeurs ont fait connaître leurs désidératas. Le maire, Pierre Savelli, s’interroge sur l’efficacité de cette démarche.
« Pour l’instant, on ne peut pas juger avant que ça se déroule. J’ai vu qu’il y avait deux grandes réunions en présence du président de la République. Il y a une souffrance qui est exprimée avec beaucoup de difficultés. Est-ce que l’expression de ces souffrances se fait de manière compréhensible pour les élus qui sont au sommet de l’État ? Je l’espère, mais je n’en suis pas certain », déclare-t-il.
La consultation populaire prend fin dans deux mois. Viendra ensuite le temps de l’analyse des remontées.