Sur tout le territoire national, les menaces et violences faites aux élus ont augmenté de 32 % entre 2021 et 2022. C'est dans ce contexte que le préfet de Haute-Corse et les autorités judiciaires ont présenté, jeudi 11 janvier, le pack sécurité aux édiles de Haute-Corse. Dans le département, 12 faits de ce type ont été signalés l'an passé.
Sur la commune de Brando, le sujet des menaces sur les élus est connu. Il y a un an et demi, un des adjoints a été victime de violence physique. L’agresseur a seulement été condamné à une amende de 500 euros. « C’est traumatisant, mais au-delà des faits, le manque de prise en compte, de considération de ce qui s’était passé, la lenteur des réactions des autorités compétentes », souligne Patrick Sanguinetti, maire de Brando.
L’an dernier, en Haute-Corse, 12 faits de violence verbale et physique ont été répertoriés. Mais ce chiffre serait bien en dessous de la réalité. Selon le président de l’association des maires de Haute-Corse, les menaces concerneraient aussi l’entourage.
« Si un élu est menacé, il peut prendre ses responsabilités en décidant d’affronter ces menaces en disant, je passe outre. Mais si c’est votre famille, ce n’est plus le même cas, parce que vous mettez en danger votre famille. Beaucoup de mes collègues me le disent », souligne Ange-Pierre Vivoni.
Des stages avec le GIGN
Pour endiguer ce fléau, le gouvernement a lancé le « pack sécurité ». Présenté jeudi 11 janvier aux édiles de Haute-Corse, le procureur de la République de Bastia s’est engagé publiquement à l’appliquer. « Parce que ces missions sont extrêmement importantes et extrêmement lourdes, il nous est fait devoir de vous accompagner dans l’exercice de ces missions. Et il nous est fait devoir de garantir votre sécurité physique et matérielle, de vos biens et ceux de votre commune, et sécurité de votre entourage lorsque c’est le cas », a-t-il déclaré.
Avec le « Pack sécurité » chaque élu pourra avoir un référent particulier au sein de la police et de la gendarmerie. Les autorités encouragent également les élus à porter plainte systématiquement. Des stages avec des gendarmes du GIGN seront organisés pour apprendre aux maires à désamorcer les conflits.
« Ces sensibilisations, d’une durée de trois ou quatre heures, avec des militaires de la gendarmerie particulièrement formés à la négociation, à la gestion de crise, vont donner aux élus quelques conseils très pratiques pour laisser au plus bas une situation qui pourrait s’envenimer très rapidement, éviter les violences, éviter l’agression. C’est vraiment une mesure forte », explique Colonel Sébastien Manzoni, commandant du groupement de gendarmerie de Montesoro.
Grâce à cette mise en place, les élus espèrent être mieux soutenus. Trop souvent, leurs plaintes ont été classées sans suite, faute de preuves.