Le site d'Aleria (Haute-Corse) a été occupé depuis le Néolithique. Si de très nombreux objets datés des civilisations grecques, étrusques et même puniques y ont été découvert, on ignore encore beaucoup de chose, notamment sur les habitants d'Aléria à cette époque.
Dans les années 60, l'archéologue Jean Jehasse commence à fouiller la nécropole d'Aleria, situé sur l'actuel domaine de la prison de Casabianda.
Il y découvre en abondance des objets appartenant à divers peuples méditerranéens, des objets exposés aujourd'hui dans le musée d'Aleria.
"On sait qu'il y a des influences diverses, en l'occurrence dans une même tombe on a la fois des éléments qui proviennent de Grèce, d'Etrurie (Toscane actuelle), d'Afrique du Nord et du monde punique au sens large", explique Jean-Michel Bontempi, archéologue et responsable du centre de conservation et d'études d'Aléria.
180 tombes datées du Vème au IIème siècle avant notre ère seront ainsi fouillées jusque dans les années 90. De nombreux objets découverts laissent penser que des Grecs ont pu alors s'installer, sans certitude.
"Il se peut que des Grecs se soient installés là, mais il peut aussi s'agir d'éléments qui ont transités par des voies de navigation et de commerce", indique Jean-Michel Bontempi,
Des Grecs venus de Phocée en Turquie se sont toutefois bien installés à Aleria au VIème siècle avant notre ère, mais ils seraient repartis avant même les débuts de la nécropole.
La cité romaine à proximité ne donne pas plus d'indices sur ces populations. Beaucoup d'armes ont été découvertes dans les tombes ainsi que des coupes servant au symposium, un rituel de consommation du vin en l'honneur de Dionysos.
Dans les deux prochaines années, un projet collectif mené par des chercheurs Européens permettra peut-être enfin de percer quelques secrets sur les populations d'Aleria.