Michel Frassati a réalisé un score de 12,91 % le 15 mars dernier.
Avant de se retirer de la course dans la foulée, malgré un chiffre qui lui permettait de se maintenir au second tour.
Les 239 voix qu'il avait réunies derrière son nom sont précieuses pour les deux candidats restants, Jean-Jo Allegrini-Simonetti et Angèle Bastiani.
Le premier, maire depuis 2003, a plafonné à 41,84 % quand son adversaire affiche un prometteur 45,24 %.
Et seules 63 voix les séparent.

Un deuxième tour qui s'annonce serré
Jean-Jo Allegrini-Simonetti, comme à son habitude, affiche une certaine assurance.
Il se défend d'une quelconque proximité avec Michel Frassati, que d'aucuns voulaient voir comme un contre-feu allumé par le maire pour affaiblir la candidate de Core di L'isula.
"Du pipeau", commente-t-il à notre micro.
Ce qui ne l'empêche pas d'être persuadé que "l'électorat de Michel Frassati aurait voté pour nous en grande partie s'il ne s'était pas présenté. C'est un électorat qui, en partie, nous est favorable"
Antoine Guerrini, qui apparaît en deuxième position sur la liste d'Angèle Bastiani, balaie ces certitudes d'un revers de main.
"L'abstention, personne ne peut dire à qui elle profitera, et à qui elle est préjudiciable. On verra bien au second tour. Mais Michel Frassati prônait le changement, et désormais nous sommes seuls à l'incarner. Alors pas de raison que leurs suffrages se reportent sur le maire sortant".
Jean-Jo Allegrini Simonetti veut également voir dans l'abstention du premier tour une raison d'être confiant. "Ici, on vote à plus de 90 % en général. Cette fois-ci, on a voté à 68 %. Beaucoup d'électrices et d'électeurs ne sont pas venus. Il y a eu le Covid, l'annonce du Premier ministre le samedi soir pour les bars et les restaurants, et beaucoup de personnes âgées, une grande partie de mon électorat, ne se sont pas déplacées".
L'Ile-Rousse, le paradis des touristes ?
La campagne tourne autour de quelques thèmes centraux :
- Le départ des habitants de la commune (500 en moins sur une période de 5 ans, selon l'INSEE. Un chiffre important, pour une commune de 3.100 habitants aujourd'hui)
- Le manque de logements sociaux
- Le taux élevé de résidences secondaires
- Le PLU, et plus largement, le tourisme.
Antoine Guerrini enfonce le clou :
"Il y a un vrai déclin de la ville, qui perd des habitants, sans parler du port de commerce qui est en chute libre, du chômage qui augmente... Ce sont des données qui inquiètent les habitants, bien décidés à interrompre cette spirale négative."
Le maire sortant, de son côté, à l'habitude de faire face à des attaques sur une supposée politique du Tout-Tourisme :
"C'est stupide, et sans fondement. Ce n'est pas le maire qui fait qu'il y a autant de résidences secondaires que principales sur la commune...Ca a toujours été comme ça depuis un demi-siècle. C'est une ville touristique, ça me semble normal, non ?"