La 53e Ronde de la Giraglia se déroulera durant tout le week-end dans le Cap Corse. Une centaine d'équipage seront sur la ligne de départ. Un chiffre en baisse, mais qui ne pèse en rien sur l'attrait que le rallye continue d'exercer en Corse.
C'est à 20 heures, ce soir, à la sortie du village de Cardo, que les équipages prendront le départ de cette Giraglia 2023.
Avec 4,15 km, une première Spéciale courte, mais intense, attend les compétiteurs sur les hauteurs de Bastia. Durant quelques heures, le vrombissement des Skoda Fabia, des Volkswagen Polo et des Citroën C2 rythmera la soirée des Bastiais et des habitants des villages alentour.
Demain, à 9 heures, les bolides se donneront rendez-vous à Macinaggio, pour la Spéciale qui mènera à Ersa, sur 11,7 kilomètres, puis à Morsiglia, pour la troisième spéciale, sur 19,43 kilomètres de virages jusqu'au pont de Luri.
Enfin, dimanche, pour clore en beauté cette 53e Ronde de la Giraglia, les équipages prendront part à deux dernières Spéciales : la première, sur 21,03 kilomètres, ira du Col Ste Lucie à Canari. La seconde, où les prétendants au podium joueront leur va-tout, partira de Pino, jusqu'à la ligne d'arrivée, 12,64 kilomètres plus loin, au col Notre Dame des Grâces.
L'année dernière, c'était Jean-Marc Manzagol et Erienne Patrone qui avaient décroché la première place, douze petites secondes devant Hugo Micheli, vainqueur en 2021.
Une baisse des engagés
La Ronde de la Giraglia est un rallye de légende, auréolé d'un prestige particulier, en Corse et même au-delà de la Méditerranée.
Pour autant, sans surprise, la course doit faire face, comme tous les autres événements sportifs et culturels, aux réalités de l'époque, ainsi que nous l'explique Lucien Marsicano, président du comité d'organisation : "autour de la Giraglia, l'engouement est le même. Mais depuis deux ans, on constate une baisse des engagés. On est passés de cent-cinquante voitures en 2020 à une centaine aujourd'hui..."
A l'époque, la plupart des gens couraient avec leur propre voiture, ce qui leur permettait de prendre part à trois ou quatre rallyes par saison
Lucien Marsicano, président du comité d'organisation
La raison, "ce n'est pas tant le nombre de rallyes en Corse, qui c'est vrai est important, qu'une évolution des pratiques automobiles. "De nos jours, 80 % du plateau est constitué par des voitures de location. La facture s'élève à 6.000, voire 10.000 euros pour le week-end. Ca fait un sacré budget. Alors les coureurs préfèrent privilégier le rallye près de chez eux... A l'époque, la plupart des gens couraient avec leur propre voiture, ce qui leur permettait de prendre part à trois ou quatre rallyes par saison".
Une solide réputation
Et puis il y a l'inflation, et l'explosion des prix, dans tous les domaines. "Un pneu coûtait dans les 250 euros, il n'y a pas si longtemps. Aujourd'hui, il faut débourser près de 400 euros... Quand on sait que pour être bien sur la Giraglia, où il y a un chronomètre important de 133 kilomètres, il faut 8, 10, voire 12 pneus, si on attaque, on mesure à combien peut grimper la note pour une participation. Sans compter le transport, l'essence..."
Le budget de l'organisation de la Giraglia a lui aussi augmenté. Il s'élève aujourd'hui à 160.000 euros. "On arrive à le boucler, mais une chose est sûre, on ressort à zéro !" sourit Lucien Marsicano, qui est également le vice-président de l'ASA bastiaise. "Le prix de l'engagement, en moyenne, est de 650 euros pour une voiture. Cela couvre un tiers du budget. Ensuite, on a les sponsors privés, qui nous aident malgré la crise, parce qu'ils adorent la Giraglia. Et enfin, il y a les partenaires publics, les collectivités, toujours au rendez-vous".
Mais la Giraglia en a vu d'autres. La course est l'une des mieux notées du championnat de 2e division, et sa réputation, dans le milieu du sport automobile, n'est plus à faire. Et puis, ce week-end encore, ils seront des milliers, venus parfois de l'autre bout de la Corse, sur le bord des routes du Cap Corse, pour admirer le spectacle...