"Le spectacle vivant, on en a tous besoin !" le festival Settembrinu di Tavagna déroule sa 27e édition

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La soirée d'ouverture de la 27ème édition de Settembrinu di Tavagna s'est déroulée ce mardi 31 août. Le festival, qui allie musique et dessin, espère accueillir au moins 1000 visiteurs pour l'ensemble des cinq soirées, tenues dans cinq communes de la micro-région.

Il est 18h passées de quelques minutes, ce mardi 31 août, et dans les jardins du parc Galéa, à Tagglio-Isolaccio, on s'attelle aux derniers réglages de sons et lumières pour la soirée d'ouverture avec les artistes. Pour la première fois, le parc culturel accueille le festival musical Settembrinu di Tavagna, qui vise à "donner au territoire de la Costa Verde un équilibre précieux entre le culturel et l'activité économique qui s'y développe".

Pour cette vingt-septième édition, cinq soirées sont prévues dans cinq communes différentes, du 31 août au 4 septembre. Une belle victoire selon Francis Marcantei, pionier de l'association Tavagna Club, à la tête du festival :"On est très contents de la programmation, et de pouvoir à nouveau offrir au public un voyage musical".

Le spectre de l'annulation

Après une année 2020 blanche en raison de la crise sanitaire, la tenue du festival cette année était plus qu'incertaine. Le spectre de l'annulation a été redouté jusqu'au bout : "Avec le Covid, les manifestations sont soumises à autorisation de la préfecture. Nous avons déposé notre demande plusieurs semaines en avance, et nous avons finalement reçu notre réponse positive le 23 août", détaille Francis Marcantei. 

Soit 8 jours seulement avant la grande soirée d'ouverture. Résultat, il a fallu s'activer en coulisses pour que tout soit prêt à temps.

Si les artistes avaient déjà été bookés en amont, la formation d'une équipe technique au complet a posé plus de difficultés. "On travaille avec les mêmes personnes depuis des années, mais là, du fait du manque de certitude, certains étaient déjà pris ailleurs, raconte Thomas Cipriani, de l'association Tavagna Club. Au final, nous avons réussi, mais c'était plus compliqué que pour les éditions passées."

La communication autour du festival n'aura pas non plus été de tout repos, indique Francis Marcantei : "Dès le 24, on a couru de partout pour poser les affiches, prévenir dans les villages, avertir autour de nous".

Que nous ayons 5 spectateurs ou 5.000, notre motivation et notre rigueur reste la même.

Francis Marcantei, du Tavagna Club

Une campagne publicitaire express, au risque d'attirer moins de spectateurs qu'à l'habitude. D'autant plus que cette année, les "locaux", public cible de l'événement, feraient preuve d'une certaine "frilosité", à en croire les membres de l'association Tavagna Club. "Les gens sont dans la précaution [avec le coronavirus], on sent que le climat n'est pas serein. Naturellement, il y a des déféctions, que l'on comprend, mais autour desquelles il faut prévoir et s'adapter en conséquence."

Objectif annoncé par l'équipe organisatrice : 1.000 billets vendus sur les cinq soirées. Pour autant, "que nous ayons 5 spectateurs ou 5.000, notre motivation et notre rigueur reste la même", assure Francis Marcantei."Et puis même si l'édition de cette année devait être en demi-teinte, d'un point de vue succès populaire, cela reste une belle manifestation de volonté dans un contexte difficile, qui sera, je pense, appréciée par tout le monde."

19h30 sonnent la fin des répétitions pour les Poulettes, le quartet féminin marseillais qui inaugure cette année les festivités. Armées d'une dizaine de chansons aux titres parfois drôles, parfois coup de gueule, mais surtout toujours pêchues, elles espèrent bien enflammer le public.

Comme nombre d'artistes, les derniers mois n'ont pas toujours été faciles pour le groupe. "On a dû jongler avec les annulations, à cause des directives qui changent toutes les trois minutes, et nous organiser tant bien que mal", raconte Mélanie, à la batterie. "Alors dès que [Settembrinu in Tavagna] nous a contactées, on a dit oui ! On est très heureuses d'être là."

Un dernier réglage sonore, et il est temps se reposer un peu la voix et reprendre des forces avec un bon repas avant le début du spectacle, d'ici deux petites heures. Les filles l'assurent : elles ont "hâte".

L'alliance de la musique et du dessin

Les premiers spectateurs font leur apparition sous les coups de 20h30. Pour patienter avant le début des concerts, ils flânent devant les oeuvres exposées de Cartoons in Tavagna, l'autre festival organisé en parallèle, qui met à l'honneur la caricature et le dessin de presse

Installés le long d'une rangée de table, les 7 dessinateurs qui ont fait le déplacement proposent aux passants de leur tirer le portrait. "J'en fais faire un tous les ans. C'est un souvenir, et ça me permet aussi de voir la progression dans le temps. Bon, après, ce n'est pas toujours bon pour le moral : chaque année on me rajoute des nouvelles rides !", plaisante une participante au festival, occupée à poser.

"Pour l'instant, on s'entend bien et tout se passe bien, mais à la fin de la semaine, ça va devenir plus compétitif, glisse Battì, dessinateur de presse insulaire à l'origine de l'événement. On organise vendredi un concours de dessin, comme tous les ans. Celui qui le gagne réalise l'affiche pour la prochaine édition." Dernier vainqueur en date, il entend bien conserver sa couronne. 

"Le spectacle vivant, on en a tous besoin"

21h30, les sièges installés dans la salle en plein air sont désormais presque tous occupés. On rajoute même quelques fauteuils pour asseoir les nouveaux arrivants. Dans le public, majoritairement, des habitants des communes voisines, dont quelques enfants. Comme Tom, presque 9 ans, venu avec ses parents et très content de pouvoir faire la fête encore une fois avant la reprise des cours, vendredi prochain.

"On doit avoir un peu plus d'une centaine de personnes, analyse Francis Marcantei. Pour une première soirée, qui sont toujours plus calmes, c'est pas mal."

Les lumières s'éteignent, les artistes prennent place, et au fil des chansons, l'énergie des Poulettes gagne le public, plus timide qu'à l'habitude. "C'est un style de musique que je n'écoute pas forcément dans la vie de tous les jours, admet cette festivalière, mais c'est un changement qui me plaît bien. Il y a beaucoup de vie et beaucoup de peps, et Dieu sait que c'est important en ce moment."

Après une heure de spectacle, le groupe se retire sous une salve d'applaudissements, et heureux de son passage. "Ça nous a fait un peu bizarre, parce que généralement, on voit tous les gens danser [lors de leurs représentations], mais ça restait très chouette !, s'enthousiasme Dodo, une des chanteuses des Poulettes. Le spectacle vivant, on en a tous besoin, sans quoi on est foutus. Je pense que ça nous a tous fait beaucoup de bien."

Une petite pause et une distribution de frappes plus tard aux spectateurs, aux artistes, et à l'équipe technique, et c'est au tour de Yo Yo Mundi, le second groupe de la soirée venu tout droit d'Italie de se produire. Il est déjà presque 23h, mais pour cette jeune retraitée, venue avec son époux, pas question de quitter les lieux en avance.

"Si vous saviez le peu de concerts auxquels on a assisté depuis la dernière année ! En dehors du Covid, ce n'est pas souvent non plus qu'on peut en profiter de moments festifs comme ceux-là ailleurs que dans les grandes villes comme Ajaccio ou Bastia. Alors on compte bien faire durer le plaisir jusqu'au bout."

Pass sanitaire exigé

Le festival Settembrinu di Tavagna se poursuit jusqu'au samedi 4 septembre :

  • Mardi 31 août - Tavagna-Club Talasani - Taglio Isolaccio / Parc Galea 

- Les Poulettes (France)
- Yo Yo Mundi (Italie)

  • Mercredi 1er septembre - Tavagna-Club Talasani - Casevecchie

- Alba (Corsica)
- Anne Etchegoyen (Euskadi)

  • Jeudi 2 septembre - Tavagna-Club Talasani - San Ghjuvanni

- Ze Tiubes (France)
- Sarah Olivier (france)

  • Vendredi 3 septembre - Tavagna-Club Talasani - Lieu-dit Cotone - Sant'Andréa-di-Cotone

- Assurd(Italie)
- Goldmen (France)

  • Samedi 4 septembre - Tavagna-Club Talasani 

- Tony Marlow (Rock’roll)
- Abdel B Bop & Nico Wayne Toussaint (Blues)

 Le billet est à 15 euros, et le pass sanitaire est obligatoire pour tous les spectateurs, qui ont la possibilité de réaliser un test antigénique sur place avec une infirmière.

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