Les agriculteurs corses rejoignent le mouvement de grogne en Europe

Une cinquantaine d'agriculteurs se sont rassemblés devant la préfecture de Haute-Corse, ce mardi 23 janvier, pour dénoncer l'importante dégradation des conditions d'exercice de leur profession. Une colère et des revendications portées partout en Europe par la profession.

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Des coûts de production en hausse, des aides qui tardent à arriver - voire qui n'arrivent pas du tout -, des pesticides devenus interdits sans alternatives biologiques aisément disponibles, des conditions de travail de plus en plus dégradées... Ils sont une cinquantaine d'agriculteurs à s'être mobilisés pour dénoncer leurs difficultés, ce mardi 23 janvier, en Haute-Corse.

Parmi ceux-ci, des éleveurs de brebis, de bovins, ou encore des maraîchers, tous excédés, et tous appelant à un soutien financier rapide de la part de l'Etat, sous peine de disparaître. Laurent Emmanuelli, éleveur de brebis à Linguizzetta, raconte ainsi avoir considérablement dû réduire son cheptel au cours des dernières années, passant de 700 bêtes il y a deux ans à 180 aujourd'hui.

Parti aux environs de 10h de Vescovato, le cortège - une vingtaine d'entre eux se trouvant à bord de tracteurs - a pris part à une opération escargot. Les agriculteurs ont roulé jusqu'aux grilles de la préfecture départementale, à Bastia, où une délégation a été reçue par le préfet, Michel Prosic. Ils espèrent notamment l'effacement de leurs dettes contractées.

Une colère qui gagne toute l'Europe

Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte de crise du monde agricole européen. Parties des Pays-Bas il y a plus d'un an, avant de remonter jusqu'en Flandres, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie ou encore en Espagne, les manifestations ont débuté en France par des barrages à Toulouse, avant de se répandre sur l'ensemble du continent, et désormais également en Corse.

Ce mardi 23 janvier, des mobilisations sont organisées dans de nombreux endroits de France métropolitaine. Un mouvement endeuillé : dans la matinée, une agricultrice et sa fille adolescente sont décédées, renversées par une voiture ayant forcé un barrage installé dans l'Ariège. Le père de la jeune fille est lui hospitalisé dans un état critique.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a indiqué avoir fait la demande à son gouvernement d'apporter "des solutions concrètes" aux revendications des agriculteurs. Le premier ministre, Gabriel Attal, recevra la Coordination rurale ce mardi soir, puis la Confédération paysanne mercredi matin, les 2e et 3e syndicats agricoles français. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont eux été reçus lundi.

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