L'intersyndicale redoute que l'ODARC ne prenne toute la place à la faveur de la loi d'orientation agricole, et semble décidée à occuper le terrain pour se faire entendre.
Deux jours après la réunion de Vescovato, où les deux chambres d'agriculture avaient exposé leurs craintes face à un possible transfert de compétences vers l'Office du Développement Agricole et Rural de la Corse (ODARC), le STC, la CGT, FO et CFE CGC ne décolèrent pas.
Pour l'intersyndicale, ce processus mènera à "la suppression des chambres d'agriculture de Corse !".
"En privant les chambres d'agriculture de Corse d'être guichet France service agriculture pour les points accueil départementaux et le volet transmission, on cherche à leur ôter purement et simplement la mission d'accompagnement des jeunes agriculteurs alors qu'elles seules possèdent le panel de compétences techniques et la connaissance du terrain", estime l'intersyndicale dans son nouveau communiqué de presse.
>> Quelles sont les craintes des Chambres d'agriculture de Corse ?
Ces inquiétudes, elle les avait largement exposées avant-hier, mais il semblerait que le comportement de leurs interlocuteurs n'ait pas été vraiment apprécié...
Réponses claires
D'abord, les syndicats pointent du doigt "le mépris de monsieur le président de l'ODARC".
Lundi 3 juin, à notre micro, Dominique Livrelli avait qualifié l'affaire de "polémique stérile", affirmant qu'aucun emploi n'était menacé.
Mais c'est Gilles Simeoni qui est le premier destinataire de ce communiqué de presse. Le président de l'exécutif n'a semble-t-il pas répondu à la lettre ouverte qui lui avait été adressé, et le STC, la CGT, FO et CFE CGC lui demandent "des réponses claires quant à [leur] avenir en tant que salariés de cette structure".
Et les syndicats ne manquent pas de rappeler, en passant, que "l'autonomie c'est le transfert de compétences initialement dévolues à l'Etat et non pas s'accaparer celles qui sont déjà assumées localement".