Au début des années 2000, deux écrivains faisaient une irruption remarquée en Corse. Jérôme Ferrari et Marcu Biancarelli ont contribué à changer le paysage littéraire insulaire. Quinze ans après, ils continuent de susciter de nombreuses vocations. Pour quel résultat?
Tour d'horizon de la littérature corse d'aujourd'hui, des auteurs à l'édition en passant par les bouleversements d'internet et la question de la critique.Portrait de Jean-Claude Acquaviva
Jean-Yves Acquaviva est l’un des auteurs les plus représentatifs de cette nouvelle génération. Casténiculteur et éleveur à Lozzi, dans le Niolu, depuis 28 ans. Il est aussi poète, auteur de la chanson Mi Ne Vogu de Vitalba, l’un des plus gros succès insulaires des dernières années.Enfin, il a signé deux romans salués par la presse et les lecteurs, qui l’ont imposé comme l’une des plumes les plus intéressantes de la littérature corse des années 2000.
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Jean-Yves Acquaviva, l'entretien
Jean-Yves Acquaviva est aussi un écrivain qui se joue des lieux communs et des interdits, et fait souffler, dans le sillage de Ferrari et Biancarelli, un vent de liberté bienvenu sur la littérature insulaire.
Dans cet entretien, il aborde sans langue de bois la question de la création littéraire, dénonce les tendances des écrivains corses à la nostalgie ou à l’idéalisation, et défend la nécessité, pour un auteur, de regarder la réalité de son monde sans concessions ni tiédeur, pour lui donner une force universelle.
Il revient également sur la place majeure qu’est en train de prendre internet, à travers les forums et les sites littéraires, pour faire éclore de nouvelles vocations, face à une édition traditionnelle trop souvent arc-boutée sur des habitudes.
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La relève
Doit-on attendre d’être publié pour être écrivain ? Nous nous intéressons à Jo Antonetti, un auteur en devenir qui, tout en exerçant son métier d’ébéniste à Venzolasca, travaille à son premier ouvrage.Il anime avec quelques autres auteurs Tonu E Timpesta, un site littéraire corsophone qui, en un an, est devenu un espace de liberté et un lieu de rassemblement pour des écrivains en tous genres.
Jo Antonetti, écrivain
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L’édition
La littérature corse, depuis 2012, peut s'enorgueillir d'un prix Goncourt. Et d'une reconnaissance sur le continent, à travers Ferrari, Predali, Ferranti, Biancarelli, plusieurs auteurs publiés par les grandes maisons d'édition nationales.Mais qu'en est-il de l'édition corse? Dans un marché et face à un lectorat peu étendu, elle bénéficie de subventions pour continuer de vivre. Et continue de chercher à trouver une manière de fonctionner face aux réalités de l’époque.
Lisandru De Zerbi, écrivain; Jean-jacques Colonna D'Istria, éditeur; Marie-Jo arrighi-Landini, éditeur
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La critique
L'une des étapes majeures, dans la vie d'un livre, a longtemps en Corse été un peu ignorée. La transmission d'une oeuvre d'un auteur à des lecteurs ne passe pas que par une distribution en librairie, mais également par le biais de la critique, qui permet de se retrouver dans une production souvent pléthorique.Et sur l'île, ce n'est pas un exercice facile. Longtemps, elle n’a pas réussi à exister, mais aujourd’hui, une nouvelle génération tente de la faire vivre.
Francis Beretti, juré littéraire; Julian Mattei, critique à Settimana; Anghjulu Santu Pietrera, chroniqueur à RCFM;
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Une anthologie
Dernier volet de notre thématique sur la littérature corse d'aujourd'hui, avec un retour sur la littérature corse d'hier. A travers un projet d'anthologie de la littérature corse depuis plusieurs siècles, mené par trois jeunes insulaires.Une somme de plus de 1000 pages dont l'élaboration touche à sa fin. Reste à trouver un éditeur.
Petru Santu Menozzi, auteur
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