Les membres de Corsica Libera ont tenu une conférence de presse au pied du couvent Santa Catalina, dont l’un des propriétaires est à l’origine d’un recours qui remet en cause l’association foncière pastorale de la commune.
Des représentants de Corsica Libera tenaient samedi une conférence de presse au pied du couvent de Santa Catalina, à Sisco dans le Cap Corse. Un domaine dont l'un des propriétaires, avocat à Paris, est à l'origine du recours devant le tribunal administratif remettant en cause le fonctionnement de l'association foncière pastorale mise en place sur la commune.
Tension
Pas de débordement mais une tension certaine.« On reste en colère parce qu’il y a quand même 5 années de travail qui ont été fichues par terre et ce, juste pour une petite lubie d’un monsieur parce qu’il voulait spéculer sur la chapelle de la Santa Catalina et que la commune n’a pas voulu », revendique Pascal Rossi, membre de l'exécutif de Corsica Libera.
« Aujourd’hui, ceux qui achètent la terre corse sans y avoir mis les pieds, qui ne sont pas résidents corses qui viennent en corse pour réaliser des opérations spéculatives, il faut qu’ils comprennent qu’à l’avenir ils seront tout simplement expropriés. Nous y arriverons, nous nous battrons pour », déclare Esteban Saldana, membre de Corsica Libera.
Le statut de résident en débat
Présent à la conférence matin, Yann Streff, propriétaire du domaine Santa Catalina dément les velléités spéculatives qu’on lui prête. Il dit avoir porté le projet d’un musée de la symbolique chrétienne dans l’Eglise qui fait partie du couvent et des projets agricoles soigneusement ignorés selon lui : « On a voulu faire une espèce d’opposition entre l’avocat parisien et les jeunes agriculteurs siscais, qui est un fantasme. On a toujours voulu faire de l’installation agricole. On a planté des oliviers, on veut créer un rucher et pour parler de façon soft, on ne nous facilite pas la vie, on a voulu planter des vignes, on nous en a empêché », dénonce l’avocat, qui dit aujourd’hui avoir peur.Le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, dément toujours avoir détourné l’esprit de l’association foncière. Une délibération du conseil municipal samedi l’a conforté dans sa volonté de louer des terrains aux agriculteurs, qu’ils soient corses d’origine, ou pas.
La région, via les juristes du GIRTEC, lui a fait parvenir un décret de 1955 qui pourrait l’aider en tant que maire à défendre les droits de la commune sur ses terrains mais il faudra de toute façon recréer une association foncière pastorale et relancer une enquête publique.
Ni la mairie, ni l'ODARC ne feront appel de la décision du tribunal administratif de Bastia. Le choix de créer une nouvelle AFP juridiquement sécurisée a été plébiscité.
EN QUOI CONSISTE LES AGENCES FONCIÈRES PASTORALES?
La Corse en compte 18. Créées par une loi de 1972, ces associations facilitent des regroupements de propriétaires terriens pour le développement agricole. Comment fonctionne-t-elle?En quoi consiste les Agences Foncières Pastorales ?