Le secteur touristique est l'un des poumons de l'économie insulaire. Et chaque année, la courbe estivale du nombre de visiteurs est scrutée attentivement. Pour autant, l'afflux de touristes peut avoir des effets négatifs sur la nature. L'Office de l'Environnement réfléchit à des solutions.
Dans la Restonica, en ce premier jour de décembre, le ciel est clément.
Et les températures pas vraiment hivernales.
Alors les randonneurs arpentent les sentiers qui sillonnent la vallée.
Attirés par le beau temps, mais également ravis de pouvoir se promener sans devoir piétiner sur les chemins comme dans la file d'attente de la Poste.
Pour visiter la région, des Corses, mais également des touristes étrangers, échaudés par les foules estivales, comme ce trentenaire italien : "L'été, c'est vraiment difficile de profiter du calme et de la nature que l'on voit ici...".
Une randonneuse, venue également d'Italie, le confirme. "La route, c'est terrible, avec toutes les voitures, les camping cars, les fourgonnettes et tout ça... L'été c'est compliqué de rouler".
L'Office de l'Environnement de la Corse a lancé une étude, sur trois ans, dont les premiers résultats viennent d'être rendus publics.
Du premier août au 31 octobre, une période qui ne prend de surcroît en compte que la moitié de la haute-saison touristique, 51.000 personnes ont visité la vallée de la Restonica.
Soit 1.000 personnes par jour en moyenne.
Et jusqu'à 1.400 personnes au mois d'août.
Selon l'Office, une telle fréquentation ne peut qu'avoir des conséquences sur la biodiversité, et sur le site en général.
François Sargentini, le président de l'OEC, l'affirme. Sans pour autant afficher une position trop radicale :
"Je pense que l'on ait le droit d'empêcher quelqu'un d'aller visiter un site.
Ce que nous pouvons faire c'est organiser et baliser la visite d'un site, et nous allons commencer le faire l'année prochaine."
Fermer des sentiers abimés par la marche, en ouvrir d'autres, mettre en valeur des sites voisins et moins connus, pour étaler et disséminer l'afflux des touristes sur différents endroits de la vallée de la Restonica. Ce sont quelques unes des pistes envisagées par l'Office.
Histoire de ne pas mettre en place une politique touristique qui pourrait dissuader nombre de visiteurs de débarquer en Corse.
Et qui pourrait considérablement irriter tout un secteur économique...