Onze personnes soupçonnées d’être impliquées dans un réseau de trafic de stupéfiants entre l’Espagne, la Corse et le continent comparaissent au tribunal correctionnel de Bastia ce lundi.
Onze prévenus, âgés de 25 à 48 ans, comparaissent lundi 19 février au tribunal correctionnel de Bastia. Ils sont soupçonnés d’avoir pris part à un trafic de cocaïne et de cannabis opérant entre l’Espagne, la Corse et le continent. Une douzième personne est toujours recherchée par la police.
De janvier 2014 à septembre 2016, un trafic de drogue faisait transiter principalement de la cocaïne depuis Barcelone en Espagne, vers la Corse (Bastia, Ajaccio, Calvi) et la station de ski de La Plagne (Savoie). Quasiment chaque semaine, des livraisons de 300 grammes de cocaïne étaient effectuées.
Un ancien membre du 2e Rep à la tête du réseau
Le réseau aurait été mis en place par un ancien légionnaire, membre du 2e Régiment étranger de parachutistes (Rep) de Calvi. Né au Venezuela, âgé de 32 ans, José Célis Bécéra a témoigné à la barre. Il explique qu'il vendait d'abord quelques grammes de cocaïne à ses « confrères », jusqu'en 2013, où il déserte la légion pour vivre en Espagne.
L'ancien légionnaire affirme que c'est à Barcelone qu'il achète en plus grosse quantité la cocaïne pour la revendre en Corse et à La Plagne, à la demande de son fournisseur. A la barre, il avoue avoir décidé de tout, du mode de transport, des caches, des personnes à contacter.
En revanche, José Célis Bécéra n'a pas divulgué le nom de son fournisseur à Barcelone indiquant: "C'est un chef de cartel qui trafique à coup de 100 kilos de cocaïne. Mais je préfère aller en prison plutôt que de le dénoncer."
Les gros poissons à l'abri des remous judiciaires
Le deuxième du jour du procès a cherché à déterminer les rôles exacts des autres protagonistes. Edison Guerrero reconnait avoir récupéré des enveloppes au total 20 000 euros pour le compte de son ami, l'ancien légionnaire. Mais des éléments compromettants laissent penser qu'il était plus qu'une simple "mule": les autorités ont retrouvé à son domicile barcelonais un kilo de cocaïne, un pistolet de calibre neuf millimètres et surtout deux passeports libanais et australiens au nom d'une autre personne.
Quant à David Murillo, il avoue qu'il était chargé de transporter la drogue jusqu'en Corse mais il nie avoir livré de la cocaïne à un trafiquant de drogue basé sur Annecy.
Aujourd'hui encore, l'ancien légionnaire de Calvi a confirmé qu'il était à la tête du réseau mais le rôle de ses amis reste flou. Les investigations menées en Espagne ont été insuffisantes, dans cette affaire, les gros poissons restent à l'abri des remous judiciaires.