Le comité consultatif créé par l'Assemblée de Corse a rendu ses conclusions. Selon lui, il est nécessaire de s'assurer d'une "gestion régulée des flux de population" cet été. En clair, tester tous les voyageurs en route pour l'île. Un avis qui va dans le sens du Green Pass de Gilles Simeoni.
La question fait débat depuis des semaines.
La Corse, durant la saison estivale, est une destination fortement prisée, et une bonne partie de son économie repose sur un été réussi.
Mais l'épidémie de Covid-19 a changé la donne.
Comment recevoir ces touristes, dont on a besoin, sans pour autant provoquer une deuxième vague épidémique ?
C'était l'un des sujets sur lesquels était attendu le Conseil scientifique consultatif, créé par l'Assemblée de Corse en avril dernier.
Eviter un rebond épidémique
Les quatre scientifiques et médecins qui le composent ont rendu leur avis :Selon eux, les flux estivaux en Corse "sont caractérisés par un brassage important de population sur une période courte, sans équivalent en France au regard des caractéristiques démographiques et sanitaires".
En conséquence, précise le rapport rendu hier, l'île pourrait faire face, au cours des prochains mois, à un rebond épidémique et à une très redoutée saturation hospitalière.
Pour éviter cela, une solution :
"La gestion régulée des flux de population pendant la saison estivale".
Pour y arriver, le Conseil propose de "conditionner l'accès au territoire insulaire pendant la saison estivale à la présentation d'un test PCR négatif ou à un test sérologique positif".
En clair, quiconque présenterait les symptômes du Covid-19 ne pourrait pas venir en Corse.
Intégralité de l'avis du Conseil consultatif scientifique
Un coup de pouce bienvenu au Green Pass
Une proposition très semblable au Green Pass évoqué par Gilles Simeoni.Le Conseil scientifique consultatif considère la possibilité d'un test qui serait réalisé entre 4 et 7 jours avant le départ.
Selon une simulation effectuée pour le mois de juin :
- Sans tests, le nombre de malades pourrait s'élever à plus 500. Dont 26 qui pourraient nécessiter une hospitalisation en réanimation. "Compte tenu de l’engorgement observé chaque été des services urgence/réanimation inhérent à l’augmentation de la population, nous considérons qu’ajouter un poids de 26 Covid potentiels pour le mois de juin n’est pas soutenable par le personnel et les structures hospitalières".
- Avec des tests, moins de "100 personnes, négatives au moment du test ou ayant contracté la maladie après le test, déclareraient la maladie. Parmi celles-ci, 4 pourraient nécessiter des soins d'urgence. Ce risque est acceptable et semble soutenable en l'état".
C'était l'un des reproches principaux au projet soutenu par Gilles Simeoni.
Dès juin ?
Le conseil conseille de mettre en place un tel dispositif dès le mois de juin, pour pouvoir "adopter le modèle en juillet/août/septembre, en y intégrant également l'évolution des données épidémiologiques".Une date qui semble un peu ambitieuse, au vu des délais...
Une chose est sûre, en revanche.
Alors que le Green Pass avait provoqué de vives réactions sur l'île, autant chez ses soutiens que chez celles et ceux qui y voyaient un frein très dommageable à la saison touristique, le rapport du Conseil consultatif scientifique risque fort de raviver le débat dans les prochains jours...
Le Conseil consultatif sceintifique est composé de :
- Josette Dall'ava-Santucci, médecin, professeure émérite, Université de Paris
Descartes ;
- Mylène Ogliastro, Virologue, Directrice de recherche INRAE Montpellier ;
- M. Dominique Barbolosi, mathématicien, professeur d’université à Aix-Marseille, à l’origine, avec Fabrice Barlesi, de l’immunothérapie ;
- M. Bernard Lecomte, médecin, Anesthésiste-Réanimateur Directeur Médical de crise COVID-19 à l’hôpital d’Aiacciu-La Miséricorde.