Suite à des premiers cas de grippe aviaire détectés en France, le gouvernement a relevé le risque de contamination à un niveau élevé sur tout le territoire national. À l'approche des fêtes de Noël, les éleveurs lorrains confinent leurs animaux.
Suite à des premiers cas de grippe aviaire détectés dans les départements des Landes et de l'Allier, le gouvernement a relevé, vendredi 8 novembre 2024, le risque de contamination à un niveau élevé sur tout le territoire national. Dans le Grand Est, on dénombre respectivement 416 et 129 exploitations de poulets de chair et de canards. À comparer aux 1793 et 2063 exploitations dans la région Nouvelle Aquitaine (source : Ministère de l'Agriculture).
Si le secteur avicole en Meurthe-et-Moselle n'est pas un des plus importants de France comparé à ceux des Landes ou du Gers, le risque de pandémie, surtout à l'approche des fêtes de Noël, suscite une réelle inquiétude.
Damien Luc, chef de service élevage à la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle, explique : "pour les éleveurs, c'est toujours un problème de voir passer des maladies. On l'a vu encore tout récemment avec la fièvre catarrhale ovine. Aujourd'hui, c'est une inquiétude qui est devenue un peu régulière de la part des éleveurs de volailles qui peuvent se retrouver confrontés à une contamination de leurs cheptels. Donc, c'est sûr que ça reste un sujet toujours un peu inquiétant dans le milieu de l'élevage".
Les éleveurs sont préparés aux risques de contamination
Les éleveurs sont informés par les services de l'État en temps réel, dès qu'il y a des risques de contaminations. Selon Damien Luc, les éleveurs sont aujourd'hui tous formés par la chambre d'agriculture ou le groupement de défense sanitaire aux mesures de biosécurité : "c'est quelque chose qui a été mis en place il y a quelques années et qui est essentiel pour les éleveurs professionnels. Cela consiste notamment en une mesure d'isolement des animaux. Les volailles sont confinées dans les bâtiments. C’est plus facile à appliquer maintenant en automne qu'en été".
Car le risque de contamination à la grippe aviaire vient du ciel : "on sait que dans notre secteur, il y a des zones à risques : c'est autour du lac de Madine (Meuse), avec les migrations des oiseaux sauvages".
Le confinement réduit la croissance des animaux
Après sept années d'activité, Audrey Umecker vient juste de transmettre son élevage de poules pondeuses à Laître-sous-Amance (Meurthe-et-Moselle). Si elle admet la nécessité du confinement pour limiter les risques, elle considère que cela a aussi une incidence sur le rendement des volailles : "je sais que lorsqu'elles étaient confinées, les poules étaient plus énervées, la ponte était plus réduite. Si vous faites de la vente directe, cela se ressent aussi au niveau de la clientèle qui se demande pourquoi les poules ne sont pas dehors".
Damien Luc reconnaît que le confinement peut générer du stress et nuire à la croissance des volailles. Face aux risques récurrents de pandémie, les éleveurs ont investi dans des bâtiments d'élevage adaptés afin de garantir un maximum de bien-être à leurs animaux.