Le 12 janvier dernier, le bateau du président du comité régional des pêches a été détruit dans un incendie criminel dans le port de Taverna. L’ensemble de la profession lui apporte son soutien et se questionne sur les motivations d’un tel acte.
L’ensemble des prud’homies de Corse est rassemblé derrière la banderole du comité régional des pêches maritimes (CRPM).
Depuis le 12 janvier dernier, et l’incendie du bateau du président du CRPM, Daniel Defusco, toute la profession est bouleversée et cherche à comprendre. “C’est un brave garçon, sans histoire qui a toujours défendu la pêche corse et qui a toujours été là”, lance Xavier d’Orazio, premier prud'homme des pêcheurs d'Ajaccio.
Aucun ne trouve de sens et d’explication. “Pourquoi attaquer un pêcheur qui en cinq minutes a perdu son activité ? Ça ne peut pas être une rivalité entre pêcheurs, je ne l’espère pas. C’est un acte gratuit”, reprend Xavier d’Orazio.
“Qui a été visé ? L'homme ou la fonction”
Car depuis quelques jours, la piste criminelle semble se préciser. “Il y avait encore des doutes, presque un espoir. Mais l’expert judiciaire mandaté par le procureur a déterminé qu’il s’agissait d’un incendie criminel. Mon bateau a été incendié”, explique Daniel Defusco. Une piste criminelle privilégiée par le procureur de la République de Bastia.
Comme l’ensemble de la profession, le président du comité régional des pêches maritimes de Corse est dans l’incompréhension. “Qui a été visé ? L’homme ou ma fonction ? J’ai perdu plus qu’un bateau, mais un compagnon de travail. Je ne comprends pas l’acte, mais ça ne remet en pas en cause ma volonté de défendre les intérêts de la pêche corse”, continue Daniel Defusco.
Pêche de plaisance, braconnage, mise en place de quotas, il a envisagé toutes les pistes. “Concernant la plaisance, je ne vois pas pourquoi. L’arrêté sur la pêche des denti est en discussion depuis 10 ans. Alors, oui, il est passé en discussion publique depuis que je suis président du comité. Mais j’espère que ça n’a pas de lien de cause à effet”, livre-t-il.
“Une profession abandonnée” et de la “concurrence déloyale”
En Corse, qui compte 180 pêcheurs professionnels, le secteur est concerné par de nombreuses problématiques. “On manque d’infrastructures, le prix du carburant, l’état de la ressource, les arrêtés nationaux et européens, la plaisance devient aussi problématique, le braconnage”, énumère un pêcheur cargésien.
Pour lui, comme pour un de ses confrères exerçant dans la même région, “c’est un métier traditionnel qui est complètement abandonné”. Il précise : “Rien n’est fait pour aider et on n’a pas de représentants à l’Assemblée de Corse. La pêche n’est jamais mentionnée dans aucun discours. Elle est inexistante.”
Et si les conditions d’exercice sont déjà compliquées, elles peuvent être exacerbées par une “concurrence déloyale”. “Parfois, c’est l’activité secondaire de certains restaurateurs ou autres. Donc eux, ils s’en fichent de faire une mauvaise pêche ou de gagner moins d’argent de leur pêche”, livre le pêcheur cargésien.
Afin d’aider le président du comité régional des pêches maritimes de Corse, une soirée de soutien est organisée le 25 février prochain.