Les élus territoriaux doivent revoir à la baisse les financements du transport maritime
Aides sociales et transports maritimes
La suppression éventuelle par la collectivité territoriale de Corse de "l'aide sociale" sur les lignes reliant l'île à Toulon et Nice pourrait être couplée à une revision du montant des subventions verséees sur les lignes de Marseille à la SNCM et à la CMN. Les élus corses en débattent en novembre.
La suppression de "l'aide sociale" pourrait être couplée à une révision du montant des subventions versées sur les lignes de Marseille vers les six ports de Corse, à
Toute compagnie battant le pavillon d'un des pays de l'Union Européenne peut demander "l'aide sociale". Les Obligations de Service Public sont dites "allégées". Depuis 2002, seuls les ports de Balagne (Île rousse et Calvi) et les ports de Bastia et Ajaccio sont desservis dans le cadre de "l'aide sociale".
Des obligations de service public "allégées"
L’Assemblée de Corse n’oblige pas les compagnies à desservir telle ou telle ligne. Ces sont ces compagnies qui choisissent les lignes.
Depuis 2002, seuls les ports de Balagne (Ille Rousse et Calvi) et les ports de Bastia et Ajaccio sont desservis dans le cadre de « l’aide sociale ».
Les principales conditions d’OSP « allégées » sont les suivantes :
-Assurer la ligne demandée, trois jours minimum en haute saison et un jour hebdo en basse saison.
- Le montant de la subvention dépend de la ligne, un peu plus élevé sur Ajaccio du fait de la distance.
-La liste des passagers « éligibles » à « l’aide sociale » est publiée dans le dépliant horaire et tarifs de chaque compagnie. Résidents en Corse, handicapés, familles nombreuses, militaires...Une vérification impossible
Les compagnies déclarent le nombre des « passagers sociaux » transportés, chaque mois et l’Office des Transports de
Jusqu’à la fin 2008*, il était convenu d’un commun accord entre les compagnies et l’OTC, que « après analyse » des premiers mois : environ 60% du total des personnes transportées sur ces lignes étaient éligibles. On peut imaginer un navire transportant un congrès de célibataires, payant tous plein pot.
* En 2009, le montant de « l’aide sociale » est plafonné, à une somme maximum de
Le mode de paiement
Contrairement à ce qui est écrit ou dit, ici ou là, il s’agit bien d’une subvention. Simplement, contrairement au service public sur les lignes de Marseille, les OSP sont « allégées ».
Tous les passagers qui entrent dans la catégorie décrite, ci-dessus, payent le prix du billet de base, allégé du montant de la subvention. Exemple : un résidant en Corse ou d’autres catégories devrait payer 60 euros un passage entre un port et un autre, ils payent ce prix de base moins le montant de la subvention versée à la compagnie.
VERSEMENT DE « L’AIDE SOCIALE » EN 2009
SNCM : 2 ,2 millions d’Euros
CFF : 18, 5 millions d’Euros
Cette différence s’explique par le nombre total des passagers transportés et le prorata équivalent des « passagers sociaux ».
Le plus gros du trafic est assuré par
Les différents arguments dans le débat
Faut-il subventionner, en totalité ou en partie les lignes maritimes ? Quel type de financement pour quel service ? Ces questions et bien d’autres sont posées par les principaux partenaires du débat : Collectivité Territoriale de Corse, compagnies, syndicats et partis politiques.
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La suppression de « l’aide sociale » serait couplée à une révision du montant des subventions versées sur les lignes de Marseille (vers six ports de Corse), à
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Sur « l’aide sociale », la majorité de gauche estime que la « CTC subventionne deux fois ». Elle paye un service public sur les lignes de Marseille et elle subventionne la concurrence de ces lignes de Marseille en payant Toulon et Nice.
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Le but recherché est une forte économie sur « l’enveloppe de continuité territoriale ».
20 millions d’Euros sur « l’aide sociale » (SNCM et CFF).
Plus de 30 millions sur une partie des subventions Marseille-Corse. Dans ce dernier cas,
.Un service de base, subventionné avec appel d’offres, sur les lignes Marseille et Toulon vers
.Un service dit complémentaire (hors saison), non subventionné (sauf, peut être, pour les résidents en Corse. Il faut savoir que cette division entre deux services est fixée, subjectivement par les décideurs. Si on cumule les passagers transportés, à partir de Marseille en haute saison, on tourne autour de 350 000 personnes.
On voit que ce scénario n’est pas neutre sur le plan économique et social.
A première vue, les observateurs non avertis retiennent la suppression de « l’aide sociale ». Ce serait un handicap pour son principal bénéficiaire
Les syndicats de
Direction et syndicats estiment, également, que la concurrence de CFF est « déloyale » : conditions sociales (nature des contrats et statuts des marins) différentes entre le pavillon italien dit du « deuxième registre » et pavillon français.
-CFF : Les responsables de CFF estiment que « la suppression de l’aide sociale serait désastreux » pour leur compagnie. Confère l’ITW du Directeur Général de Corsica Ferries France dans Corse Matin du 2 Octobre. Le principal argument demeure : « l’aide sociale coûte moins cher que la subvention sur Marseille ».
Il faut noter que
Remarques sur les points de vue
Un apparent écart de compétitivité pourrait voire la disparition des car ferry de
Dans son entretien du 2 Octobre, P. Mattei fait comme si il ignorait que la suppression de « l’aide sociale » était liée à la fin des subventions sur le service haute saison, dit « complémentaire ». L’écart de perte est important :
Moins 18, 5 millions d’euros pour CFF.
Bien plus pour
Noter également que le passage de l’ITW qui répond à la question des « économies » est inexact : le plafonnement de l’aide sociale, en fonction depuis le début 2010, ne s’est pas déroulé comme écrit. Ce plafonnement n’a pas permis, en effet, à CFF de poursuivre sa progression de subvention à la hauteur de sa progression en passagers, mais de son coté
La Délégation de Service Public sur Marseille
Pour mieux comprendre l¿ensemble du problème
Avant 2002, la première concession publique de 1975 n’avait pas fait l’objet d’un appel d’offres national. A l’époque la marine marchande française était « maigre ». Le législateur a créé simultanément, l’enveloppe de continuité territoriale et
L’enveloppe a été, dans un premier temps consacrée au maritime, avant d’être étendue à l’aérien (milieu des années 80).
La concession va durer, finalement, jusqu’en 2002 le temps que l’assemblée de Corse dessine un nouveau mode de financement public. Il sera divisé en deux.
-Marseille vers six ports de Corse : un appel d’offres européen (obligatoire depuis 1999, à partir d’un certain montant sur les marchés concurrentiels). Appel d’offres assortit d’une DSP, en fait un très lourd cahier des charges (type de navires, capacités en fonction des périodes…). La durée de la concession passe à cinq ans. La courte durée de la concession posant d’entrée un risque pour la rentabilité des investissements. Pour fixer les esprits, le coût d’un car ferry neuf équivaut au prix de plusieurs avions de
-Nice et Toulon, vers les ports qui intéressent les compagnies, aux conditions décrites, ci-dessus.
Pour ce qui est de ces deux ports, il faut comprendre que, mis à part les périodicités minimum exposées plus haut, les compagnies disposent d’une grande latitude. Elles peuvent annuler des rotations si elles estiment que leur taux de remplissage n’est pas suffisant. Leur politique tarifaire est libre, en dehors du prix de base pour les « passagers sociaux ».
Bref historique
Si aucune compagnie n’est venue naviguer entre
En 1999, les textes européens autorisent l’utilisation d’un pavillon des pays de l’Union.
Des économies, pourquoi faire ?
Le montant des économies réalisées par des réductions de subventions pourraient être réaffecté au budget général de la CTC.
C’est de la théorie. L’argent de l’enveloppe de continuité territoriale est versé, chaque année par l’Etat. Elle est affectée, exclusivement, aux transports. Seuls, une loi ou un décret peuvent redéfinir une nouvelle affectation aux « économies » éventuellement réalisées. Plusieurs observateurs estiment qu’un « deal » a été réalisé, de longue date, en ce sens, entre les services du Ministère des Finances et le pouvoir en Corse. Ce « deal » peut être lu autrement, comme une forme de pression ou de chantage. Faites des économies sur les transports, vous n’aurez pas un sou de plus pour autre chose. La méthode a été abordée et utilisée également pour l’aérien. Le Président de
Il existe un risque, c’est que Bercy ne reverse pas la totalité des « économies » à
Ce choix cornélien, entre nécessaires « économies » et coût social, se pose en partie parce que l’Etat et les élus insulaires n’ont pas abordé le problème des infrastructures aéroportuaires.
Un émiettement du marché
Même chose pour
Dans ce cas, il est difficile de rentabiliser des lignes, surtout quand le volume de personnes transportées demeure relativement modeste.
Personnes transportées sur les lignes subventionnées (2009)
Aérien : deux millions de passagers
Maritime : deux millions, 996 000
A ces chiffres, il faut ajouter les personnes transportées sur la ligne maritime Bonifacio-Santa Teresa di Galura (Sardaigne) : un peu moins de 250 000 passagers.
Dans l’aérien, il faut ajouter plus de 300 000 passagers transportés, majoritairement par des Low Cost. Ces dernier concurrence souvent directement (PARIS CDG) ou indirectement (Lyon), les compagnies subventionnées.
Source : ORTC
Le débat oublié
Supprimer un ou plusieurs ports et/ou aéroports, est un débat quasi tabou. Les élus territoriaux, toutes tendances confondues, n’oublient pas qu’ils sont d’abord des élus locaux.
Pourtant les faits sont têtus. La multiplication des infrastructures aéroportuaires entraine un surcout pour la collectivité et une moindre rentabilité des lignes et donc des compagnies. Tout cela sur un marché limité.
Déjà, en septembre 1998,
Le débat sur l’émiettement des infrastructures n’aura pas lieu. Dommage, on devrait écrire DOMMAGES.
Les débats de