Jacques Nacer exécuté à Ajaccio

Le président de la CCI de Corse-du-Sud a été abattu en plein centre ville d'Ajaccio mercredi soir.

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Jacques Nacer abattu à Ajaccio

Les premiers éléments sur l'assassinat du président de la chambre de commerce de Corse du sud, Jacques Nacer, le 14 novembre à 19 h 45, rue Fesch à Ajaccio. Le point avec Marie-France Giuliani à 21h.

Jacques Nacer s'apprêtait à fermer son magasin de la rue Fesch, une artère piétonnière et très commerçante du centre-ville, quand un homme "cagoulé ou masqué", a fait irruption, tirant plusieurs coups de feu, a indiqué le procureur de la République à Ajaccio, Xavier Bonhomme. Atteint de "plusieurs tirs mortels" à la face, Jacques Nacer est décédé.

Le tireur dont "le signalement est très flou" est parvenu à s'enfuir à pied sans être rattrapé.

La nouvelle de l'assassinat de Jacques Nacer, un homme jovial et très actif, s'est répandue comme une traînée de poudre dans toute la Corse, provoquant une fois encore la stupeur. Notable très connu en Corse, c'est la 17e victime d'homicide depuis le début de l'année dans l'île, désormais qualifiée de zone la plus criminogène d'Europe, compte tenu de sa population de 310.000 habitants.

Initialement prévue pour les 29 et 30 novembre, les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Manuel Valls et Christiane Taubira, sont arrivés sans délai dans la nuit à Ajaccio. Un déplacement anticipé à la demande du Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui avait rappelé dans la soirée "la détermination" du gouvernement de combattre la violence criminelle en Corse et demandé aux deux ministres de s'y rendre "sans délai".

Le président François Hollande a déclaré qu'il fallait "chercher les causes mêmes de cette tuerie qui concerne un certain nombre de personnalités" en Corse. "Nous devons, avec la justice, faire toute la lumière et chercher les coupables. Il y a des actions engagées, c'est ce que le gouvernement a décidé il y a plusieurs semaines", a dit M. Hollande à la presse. Matignon avait annoncé le 22 octobre une série de mesures pour tenter de juguler la criminalité et le grand banditisme en Corse notamment en renforçant la lutte contre le blanchiment d'argent.

M. Valls et Mme Taubira, qui ne se sont pas rendus dans l'île depuis leurs prises de fonctions, ont eu dans la nuit et ce matin des réunions de travail avec les responsables des forces de sécurité en Corse et avec des magistrats avant de s'adresser à la presse en milieu de matinée, aux environs de 10h00, à la préfecture d'Ajaccio.

La Corse plongée dans la violence

Dix-sept morts par balles depuis le début de l'année dans l'île

Ce nouvel homicide est intervenu près d'un mois après l'assassinat d'un avocat ajaccien, Me Antoine Sollacaro, le 16 octobre dans une station-service de la cité impériale. Ancien bâtonnier d'Ajaccio, Me Sollacaro, 63 ans, était notamment le conseil de l'ACA.

L'onde de choc provoquée par la disparition de cet avocat considéré comme l'un des plus brillants pénalistes insulaires, après avoir été militant nationaliste aux côtés d'Alain Orsoni, s'était propagée jusqu'à Paris provoquant l'annonce de mesures de fermeté par le gouvernement. Aucune indication n'a filtré sur l'enquête et le dossier a été transféré à la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, chargée des affaires de grand banditisme.

Un ancien militant nationaliste reconverti dans l'immobilier, Jean-Dominique Allegrini-Simonetti, 50 ans, avait été assassiné en Balagne (Haute-Corse) quelques heures avant Me Sollacaro mais aucun lien n'a été établi entre ces faits.

Quelques jours plus tard, le 16e assassinat par balles de l'année était perpétré à Propriano (Corse-du-Sud). La victime, Patrick Sorba, 44 ans, était connue de la justice, notamment pour des infractions liées au trafic de stupéfiants.

Dans ces affaires également, les tueurs courent toujours.
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