La police responsable de la mort de son père, selon le fils de Me Sollacaro
Avocat comme son père, Paul Sollacaro, 31 ans, estime que ce sont "les services de police" qui sont "responsables de (la) mort" de son père, ancien bâtonnier d'Ajaccio, tué de neuf balles, dont cinq dans la tête, à Ajaccio. "De poussettes (des manipulations dans le jargon policier, NDLR) en suggestions, que ce soit en garde à vue ou sur procès-verbal, certains enquêteurs ont honteusement caricaturé les avocats", affirme-t-il, comparant certains policiers à des "apprentis-sorciers". Paul Sollacaro s'en est également pris à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs, chargée des dossiers de crime organisé) de Marseille, dont Me Antoine Sollacaro dénonçait les méthodes et qui est saisie de l'enquête sur sa mort, ce qui est "une insulte pour (sa) famille". "Je veux une enquête parlementaire sur le fonctionnement de la Jirs. Je souhaite aussi que le ministre de l'Intérieur saisisse l'inspection générale des services", ajoute-t-il. Me Paul Sollacaro a également déploré que la situation en Corse n'intéresse pas les autorités politiques "malgré la succession d'assassinats qui a fait battre tous les records de meurtres". "A Marseille, où la situation est moins pire, les réactions se multiplient. Ici, il a fallu qu'on tue un avocat, qu'une barrière tombe, pour qu'on se rende compte à quel point la situation est folle. Cela me scandalise", conclut-il. Le meurtre de Me Sollacaro, le quinzième assassinat en Corse depuis janvier, a jeté une lumière crue sur la litanie des règlements de comptes dans l'île: avec une moyenne annuelle de 16 homicides depuis 20 ans, la Corse est devenue la région la plus criminogène d'Europe, compte tenu de sa population.(source: AFP)