Le FLNC dénonce des dérives mafieuses et fait des propositions politiques
Ribellu: le retour du journal du FLNC
Le 17 décembre, le FLNC a rendu public à Ajaccio en Corse du sud le contenu de son "journal" Ribellu A Voce di u Fronte. La dernière communication de ce type remonte à l'année 2002.
Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a condamné des dérives mafieuses de la société insulaire dans un documents de 7 pages comportant des propositions politiques, notamment l'indépendance et la création d'une "citoyenneté corse", envoyé dimanche aux journalistes de l'île.
Le 28 novembre, l'organisation clandestine avait indiqué qu'elle ferait des "propositions politiques" dans "les prochaines semaines", alors qu'elle venait de revendiquer l'assassinat de Christian Leoni, le 28 octobre en Haute-Corse. Ce chef d'entreprise de 49 ans, membre présumé de la bande dite de la Brise de mer, était tenu responsable par le FLNC de la mort de Philippe Paoli, un militant nationaliste tué le 28 juin. Dans ce nouveau document de "Ribellu, a voce di u fronte", qui est l'organe de communication du FLNC (apparu à la fin des années 1970), l'organisation indique: "La gravité de la situation actuelle nous conduit à livrer notre analyse et à exposer un certain nombre de propositions. Malgré les satisfecits de certains représentants officiels qui continuent à se gargariser de tout ce que l'on fait pour la Corse, les indicateurs économiques et sociaux n'ont jamais été aussi préoccupants depuis bien longtemps." Le FLNC remet en cause la politique de "l'Etat français" et dénonce des dérives mafieuses de la société insulaire. "Pendant ce temps, la part belle a été faite aux groupes mafieux qui ont infiltré un tissu économique déjà bien fragile pour mieux le vampiriser. Le trafic de drogue, pourvoyeur de fonds importants et rapidement disponibles, s'est développé parallèlement, avec des effets déstructurants dévastateurs sur la société corse toute entière." Le FLNC, qui se présente comme une "émanation du peuple corse", réaffirme sa volonté de voir la Corse accéder à l'indépendance. " Nous défendrons sans relâche le droit imprescriptible du peuple corse à accéder à son indépendance nationale", est-il indiqué. L'organisation affirme ne pas vouloir se substituer aux "organisations publiques du mouvement national", mais souhaite contribuer au débat proposant notamment "une citoyenneté corse" pour lutter contre la spéculation foncière, l'officialisation de la langue corse, une modération des prix des biens de consommation, ainsi que des mesures pour l'accès au logement ou la libération "des prisonniers politiques". En outre, l'organisation prône la suppression des conseils généraux et des départements, selon elle "au coeur des toutes les dérives clientélistes", et souhaite en revanche que l'assemblée de Corse soit dotée du pouvoir législatif. "Nous espérons ne plus avoir à intervenir de façon radicale", affirme le FLNC, ajoutant en conclusion du document: "Nous resterons attentifs et ne laisserons jamais passer une chance pour la paix." (Source: AFP)