"Je n’ai pas eu tort de rêver grand" : un triathlon de Londres à Paris en 69 heures, l’exploit de la Corse Annabelle Pagano-Paoli

Annabelle Pagano-Paoli vient de terminer l’Enduroman, un triathlon de l’extrême reliant Londres à Paris. Elle devient la 13ème femme au monde – et la première Corse - à boucler cette course particulièrement difficile.

Elle l’a fait. À 35 ans, Annabelle Pagano-Paoli vient de terminer, ce samedi 8 juillet, l’Enduroman, l’un des triathlons les plus difficiles au monde. 140 kilomètres de course, 33 kilomètres de nage dans la Manche et 290 kilomètres de vélo, pour relier Londres à Paris.

Une courte nuit seulement après la fin de cette performance de 69 heures et 43 minutes, la voix au bout du fil est assurée, enjouée. "Je suis très fière d'avoir réussi cette course, d'être arrivée avec ma team jusqu'au bout de cette aventure, confie la jeune femme. Je n’ai pas eu tort de rêver grand."

Annabelle Pagano-Paoli devient la 13ème femme au monde, et la première Corse, à boucler cette course en solo. Seuls 53 athlètes, au total, ont réussi à relever ce défi.

"Le travail a payé, commente-t-elle sobrement. J'ai sacrifié dix mois de ma vie, avec 24 à 35 heures par semaine d’entraînement, les trois disciplines confondues, et ça a marché. C'est une grande fierté."

"Il y a quatre ans, je ne savais même pas ce qu’était un triathlon"

Annabelle Pagano-Paoli

Et pourtant, rien ne prédestinait la jeune femme, diététicienne nutritionniste de profession, à accomplir un tel exploit sportif. "Il y a quatre ans, je ne savais même pas ce qu’était un triathlon", plaisante-t-elle. Un "passage à vide" dans sa vie personnelle, et le sport devient un exutoire pour cette mère de famille. Sa rencontre avec des triathlètes fait le reste.

Annabelle Pagano-Paoli découvre d’abord l’Iron Man, une course mêlant 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres de cyclisme et un marathon, soit une course à pied de 42,2 kilomètres. "On m'en a parlé et j’ai trouvé que ça avait l'air top. Je me suis inscrite, je me suis dit : « Comme ça, t’as pas le choix. T'es obligé de ne pas lâcher »".

Et elle n’a pas lâché. Au point d’en réaliser un deuxième, avant d’enchainer trois Bikingman, des courses d’ultra-cyclisme d’une distance de 1 000 kilomètres, en totale autonomie, en moins de 120 heures.

À cette époque-là, elle rêve déjà de l’Enduroman. "C’est un défi que je me suis lancé il y a deux ans maintenant. Je l’avais dit à mes parents qu’un jour, je ferai cette course."

De cet exploit tout juste accompli, ce qu’Annabelle retient, c’est la traversée de la Manche. "Cette étape restera gravée en moi à jamais."

Une plongée dans l’inconnu. "Ce n’est pas comme la course ou le vélo, dans la nature, vous n’avez pas le choix, il faut avancer et c'est ça qui est un petit peu compliqué", livre l’athlète. Plus encore lorsque l'on sait que la jeune femme maîtrisait "à peine la brasse" il y a quelques années.

Réussite collective

Malgré une tendinite au bras, des bancs de méduses et des vents contraires, Annabelle Pagano-Paoli tient bon. Grâce, souligne-t-elle, au soutien indéfectible de ses proches, jamais à court d’imagination pour l'accompagner dans son aventure.

"Mes sœurs et mon coach avaient un grand tableau blanc pour me faire passer des messages depuis le bateau qui me suivait. Lorsque je nageais, à chaque respiration je lisais un morceau de phrase et cela me donnait de la force."

"Ce n'est pas une réussite personnelle, reprend la jeune femme. C'est vraiment une aventure humaine extraordinaire. C'est le genre de course qu'on ne réussit pas toute seule, c'est impossible. On a besoin d'être bien entouré, de beaucoup de soutien, de la part des coaches comme la famille."

Un soutien dont Annabelle Pagano-Paoli pourra bénéficier dans sa prochaine aventure : le tour de la Corse à la nage, avec trois autres athlètes, en relais.

Le rendez-vous est déjà pris, pour la rentrée de septembre.

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