Mercredi, à Aix-en-Provence, Jacques Mariani, membre du grand banditisme corse, a été condamné à 3 ans de prison pour subornation de témoin dans le procès d'Ange Toussaint Federici. Il avait écopé de 5 ans de prison pour ce même dossier, mais le jugement avait été annulé par la Cour de cassation.
L’héritier présumé de la bande de la Brise de mer, Jacques Mariani, a été condamné, mercredi à Aix-en-Provence, à trois ans de prison pour subornation de témoin dans le procès en appel d’Ange-Toussaint Federici. Il avait été reconnu coupable d’avoir téléguidé, en octobre 2012, le témoignage d’un de ses codétenus de la centrale de Saint-Maur. Condamné à cinq ans de prison, le jugement avait été annulé par la Cour de cassation.
Une décision « inqualifiable » selon Yassine Maharsi, avocat de Jacques Mariani. « La Cour de cassation avait prononcé une nullité, mais la cour d'appel a décidé de passer en force pour condamner Jacques Mariani, habitude oblige. Nous allons immédiatement former un nouveau pourvoi en cassation. Nous irons jusqu'au bout et le droit l'emportera sur l'arbitraire », a-t-il déclaré.
Placé sur écoute en détention
Lors du procès d’Ange-Toussaint Federici, rejugé pour un triple assassinat commis à Marseille en 2006 sur fond de rivalités pour la suprématie du marché des machines à sous, Karim Boughanemi était appelé à déposer.Placé sur écoute en détention, Jacques Mariani était apparu dans un rôle d'entremetteur en ayant notamment permis le versement d'une somme de 130.000 euros aux proches de Karim Boughanemi. Les policiers étaient intervenus en flagrant délit à l'aéroport de Marseille lors de la remise d'un second versement de 70.000 euros le lendemain de la déposition de celui-ci devant la cour d'assises du Var.
Mauvaise adresse
La chambre criminelle de la Cour de cassation a annulé en septembre l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence condamnant Jacques Mariani à cinq ans de prison dans ce dossier, car le réquisitoire définitif rédigé par le parquet de Marseille à l'issue de l'instruction avait été adressé à l'avocat bastiais de Jacques Mariani à une mauvaise adresse.
Le tribunal correctionnel de Marseille, en janvier 2018, puis la cour d'appel d'Aix-en-Provence, en juillet 2018, avaient estimé que cette erreur ne viciait pas la procédure, à la différence donc de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui avait renvoyé le dossier à Aix-en-Provence pour être à nouveau jugé.Déjà condamné en 2008 à 15 ans de réclusion criminelle pour assassinat, puis à quatre ans de prison en octobre 2018 pour la corruption d'un surveillant de prison, Jacques Mariani a aussi été mis en examen en juin dans l'enquête portant sur les tentatives d'évasion de prison du braqueur multirécidiviste Redoine Faïd.