Dimanche 17 juillet, plusieurs communes corses commémoraient le 74e anniversaire de la rafle du Vél'd'Hiv' au cours de laquelle plus de 13 000 Juifs ont été arrêtés. A cette occasion, la mémoire des victimes de l'attentat de Nice a également été honorée.
Place du diamant à Ajaccio, devant la synagogue de Bastia, la communauté juive de Corse commémorait dimanche 17 juillet le 74e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’.
Depuis 1993, à cette date, la France rend hommage aux Juifs innocents, pris dans la nasse de l'arrestation massive orchestrée par les nazis à Paris. Ce jour s’est mué en 2000 en Journée nationale des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France.
Les 16 juillet et 17 juillet 1942, plus de 13 000 Juifs, de 2 à 60 ans, sont arrêtés sur ordre des autorités nazies et conduits, avec le concours de la police française de Vichy, au Vélodrome d’Hiver. Ils y attendent des heures avant d’être entassés à bord de trains. Direction le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Peu de personnes en réchapperont.
Aucun des quelque 600 Juifs vivant en Corse à cette époque ne connaîtra le même destin que ceux arrêtés à Paris en 1942. Certains seront cachés par des Justes lorsque l’île sera envahie par les fascistes italiens.
"On a été protégés ici"
La secrétaire de la communauté israélite de Corse-du-Sud, Lisa Silami, présente à la cérémonie de commémoration à Ajaccio, se souvient avec douleur de la Shoah : « J’ai connu la guerre ici, en Corse. Mes parents étaient terrorisés par tout ce qui se passait sur le continent. On a été protégés ici. »En ce jour de recueillement et d’hommage, l’attentat de Nice, survenu il y a trois jours, était présent dans tous les esprits. « Les événements qui ont touché les Juifs sont en train de toucher tout le monde maintenant », a déploré le président de l’association populaire des Tunisiens en Corse (APTC), Mohamed Jouablia.