L'Organisation Maritime Internationale a adopté la création du rail de sécurité maritime dans le Canal de Corse, demandé en 2015 pour renforcer la sécurité maritime et la protection de l'environnement. Une inititive saluée par la ministre de l'Energie et de l'Environnement Ségolène Royal.
Il s'agit de "la première création d'un rail maritime en France depuis 30 ans", selon un communiqué de la ministre Ségolène Royal. Le comité de la sécurité maritime de l'organisation maritime internationale (OMI) a adopté le 16 mai le "dispositif de séparation de trafic franco-italien" dans le Canal de Corse.
Il rend ce dispositif opposable à la communauté internationale avec une entrée en vigueur le 1er décembre 2016. "Cette longue négociation de 18 mois qui a permis d'arriver à ce résultat est un succès pour l'amélioration de la sécurité maritime et la protection de l'environnement marin et littoral et particulièrement pour la Corse et ses espaces remarquables qui doivent faire l'objet d'une haute protection", se félicite Ségolène Royal, citée dans ce communiqué.
Cet accord pour renforcer la sécurité du transport maritime dans cette zone était réclamé après le naufrage du paquebot de croisière italien Costa Concordia sur la côte toscane qui avait fait 32 morts en 2012.
Cette avancée, "malgré les réticences de ceux qui sont peu favorables par principe à la régulation du trafic maritime, est une reconnaissance internationale de l'initiative franco-italienne lancée il y a une année et qui était l'un des objectifs du dernier sommet franco-italien".
Ces mesures d'organisation de trafic dans le Canal de Corse "s'organisent autour d'un dispositif de séparation du trafic de 8 milles nautiques (15km) de long accompagné de deux zones de prudence au Nord et au Sud" et "d'une zone de navigation côtière de 5 milles nautiques à partir des côtes corses (9km) qui permettra d'éloigner les cargos au large de la côte dans le dispositif de séparation du trafic, tout en préservant le trafic maritime local en direction ou en provenance du port de Bastia", conclut le communiqué.
Un sens de navigation montant/descendant sera mis en place. Une surveillance terrestre sera effectuée par le CROSS et les sept sémaphores de Corse. Les bateaux auront obligation de signaler leur destination, ce qu'ils transportent et d'éventuels problèmes, pour une intervention plus rapide des moyens d'interventions.
Chaque année, le Canal de Corse voit passer 18 000 navires et 26 millions de tonnes de marchandises dangereuses. A titre de comparaison, le détroit de Bonifacio est emprunté par 3 000 bateaux, transportant 200 000 tonnes de marchandises seulement.